Les sept rois de Rome :
1) Romulus (qui a une biographie séparée).
2) Numa Pompilius.
3) Tullus Hostilius.
4) Ancus Marcius.
5)Tarquin l'Ancien.
6) Servius Tullius.
7) Tarquin le Superbe.
Il est évident que tout ceci n'est qu'une légende bien que l'archéologie nous montre petit à petit que ces rois s'ils n'ont pas existé tels que l'histoire ancienne nous les décrivent, ont du moins dans les très grandes lignes étaient réels comme chef d'une peuplade de bergers. La période où Rome fut gouvernée par des rois peut être estimée à 245 ans. 7 rois, on ne peut s'empêcher de penser à la symbolique attaché au chiffre 7.
1- Numa Pompilius : 2 ème roi de Rome après Romulus.
Il est d'origine sabine, cette origine pour les premiers rois, est tenue pour entièrement légendaire. Selon cette légende, il fut élu par le Sénat après un interrègne d'un an. Ce fut un roi très pacifique et fort religieux. Il passe pour avoir été le fondateur des rites de la religion romaines.
Il créa les jours fastes et néfastes. Il a constitué le collège des Pontifes, des Flamines, des Augures, des Vestales, des Saliens, des Féciaux. Il fut le constructeur du temple de Janus qui devait rester avec les portes ouvertes ou fermées suivant un état de guerre ou de paix.
« …il éleva le temple de Janus. Ce temple, construit au bas de l'Argilète, devint le symbole de la paix et de la guerre. Ouvert, il était le signal qui appelait les citoyens aux armes; fermé, il annonçait que la paix régnait entre toutes les nations voisines. » Tite Live, 1, 19.
Il fit fabriquer 11 boucliers et les plaça dans son palais royal (Regia), à la naissance de cette légende, on trouve le fait qu'il est dit avoir reçu des mains de Jupiter ou de Mars un bouclier (ancile).
« …Numa, voulut qu'on l'honore en le transportant à travers la ville les jours de fête, porté par les jeunes gens les plus distingués et que des sacrifices annuels lui soient offerts, mais en même temps craignant, soit une conspiration de ses ennemis, soit sa disparition par vol, il fit exécuter d'autres boucliers ressemblant à celui qui était tombé du ciel. » Denys d'Halicarnasse, livre2, 2.
Trouvant que le droit de propriété n'était pas suffisement protégé il créa les dieux Termes qui figuraient des êtres grossièrement sculptés qui délimitaient les domaines, ils servaient de bornage, quiconque y touchait pouvait ête puni de mort. Il institua un nouveau calendrier, il rajouta deux mois (Janvier, Février) à l'ancien qui n'était que de dix mois. Il synchronisa ainsi l'année solaire avec l'année lunaire. Toujours la légende raconte qu'il fut très influencé par la nymphe Egérie qui vivait dans un bois près de la porte Capène. Il l'épousa à la mort de sa femme Tatia qui était la fille de Titus Tatius, celui qui régna un court laps de temps conjointement avec Romulus.
Bien que n'ayant point vécu à la même époque, on prétend qu'il connut le philosophe Pythagore (naissance en 580 avant J.C. alors que Numa serait mort en 673 avant J.C.). Selon Tite Live, il régna 43 ans.
Tullius Hostilius :
- 3 éme roi de Rome, d'origine sabine.
Les historiens romains nous racontent qu'à un roi pacifique succéda un roi guerrier. Il était le petit fils d'un compagnon de Romulus. Il incarne la troisième fonction : la guerre, fonctions définies par DUMEZIL, il le compare au dieu INDRA.
Il fut élu roi par le peuple romain qu'au bout d'un interrègne qui dura 1 an.
Toute sa vie, il mena Rome à la guerre avec ses voisins ; c'est ainsi qu'il battit les Véiens (ville VEIES) et les Fidénates (ville FIDENE), cités étrusques. Il déclara la guerre à Albe la Longue. Au milieu d'un combat opposant les deux armées, les Albains et les Romains s'en remirent à des champions ; c'est ainsi que se déroula l'épisode fameux des Horaces et des Curiaces dont on connaît l'issue. Il conquit donc la ville d'Albe (cité-mère de Rome) et déporta sa population à Rome. Au milieu de toutes ces guerres, il eut le temps de construire la maison où le Sénat se réunissait : la CURIA HOSTILIA . Il est aussi à l'origine de la chaise curule, des licteurs, de la toge prétexte et de la toge colorée (picta) suivant Macrobe.
Sur la fin de sa vie, il deviendra fou et périra frappé par la foudre qui incendia son palais, on dit que c'est Jupiter, lui-même, qui l'aurait lancé parce que les rites le concernant, lors d'un sacrifice, n'auraient été respectés.
Ancus Marcius :
- 4 ème roi de Rome, d'origine sabine.
La légende dit de lui qu'il régna de 641 avant J.C. à 616 avant J.C. Il était le petit fils de Numa Pompilius : « Les comices assemblés, Ancus Marcus fut élu roi par le peuple. Le sénat ratifia l'élection. Ce prince était petit-fils de Numa par sa fille. » Tite Live, 1, 32. Il est à remarquer que la royauté était élective. Une fois sur le trône, il rétablit des pratiques religieuses qui avaient été oubliées du temps de son prédécesseur. Malgré ce coté religieux, il fut aussi un roi guerrier qui eut à se battre contre ses voisins ; en particulier, il eut à affronter les Latins qu'il battit, il les déporta au pied du mont Aventin qui fit, alors, parti de Rome. Ce fut un constructeur, en particulier on lui doit le pont SUBLICUS qui, le premier, franchi le Tibre. Une légende veut qu'il soit à l'origine du port d'OSTIE mais l'archéologie montre que cette création fut plus tardive.
Son épouse est à l'origine, selon la légende, de l'adoration d'une déesse : "Venus Calva", avec d'autres femmes, elle aurait été atteinte d'une mystérieuse maladie qui les auraient rendues chauves. Pour adoucir la peine de la reine, il aurait fait fabriquer une statue de Venus qui était chauve.
A sa mort, son fils n'était pas en âge de régner, la couronne fut donnée à Tarquin l'Ancien qui avait gagné sa confiance et était un autre lui-même.
Tarquin l'Ancien : 5 ème roi de Rome, d'origine étrusque.
Vu par Denys d'Halicarnasse :
« Après la mort d'Ancus Marcius, le sénat ayant obtenu l'agrément du peuple pour établir tel gouvernement qu'il jugerait à propos, résolut de continuer les choses sur le même pied qu'auparavant. On nomma des entre-rois : ceux-ci convoquèrent une assemblée, et jetèrent les yeux sur Lucius Tarquin pour le mettre sur le trône… (il arriva à Rome et un aigle lui arracha son chapeau )Tous ceux de la suite de Lucumon (c'était son nom avant qu'il ne fut roi) furent surpris de ce prodige extraordinaire. Sa femme, nommée Tanaquil, qui avait été instruite par ses parents dans la science des augures suivant la discipline des Tyrrhéniens, le tira seul à quartier, l'embrassa et le remplit de bonnes espérances, l'assurant qu'un jour il passerait d'une fortune privée à la dignité de roi…il se fit appeler Lucius au lieu de Lucumon et pour nom de famille il prit celui de Tarquin, de la ville de Tarquinie qui lui avait donné la naissance et l'éducation. Dès que Tarquin eut pris les rênes du gouvernement, il fit la guerre aux habitants d'Apiole célèbre ville des Latins… (et à beaucoup d'autres villes latines, avec succès) Tarquin avec ses troupes en bon ordre parcourut le pays des Latins pour solliciter leurs villes à faire la paix. Ces peuples écoutèrent volontiers les propositions qu'il leur fit…Fidène, ville des plus considérables, fut la première qui se rangea sous sa domination…( mais bientôt, elles vont rentrer en rébellion ) il n'y eut que cinq villes qui engagèrent leur parole, savoir, les Clusiniens, les Arrétiens, les Volterrans, les Rustellans, et les Vetuloniens. Ranimés par cette espérance, les Latins levèrent force soldats dans leur propre pays, et s'étant joints aux troupes auxiliaires des Tyrrhéniens ils fondirent sur les terres Romaines. Dans le même temps, les villes des Sabins qui leur avaient promis leur alliance, entrèrent aussi dans le pays voisin pour y faire le dégât. Les Romains y remportèrent une victoire signalée, et tout le monde convint que le roi Tarquin en était le principal auteur. ( les villes latines firent à nouveau la paix ) Tarquin les traita toutes avec beaucoup de clémence et de modération. Il ne fit mourir personne…L'année suivante, Tarquin mit une armée en campagne contre les Sabins….( il leur infligea une grande défait ) Après cette déroute, les Sabins reconnaissant leur faiblesse et leur témérité, envoyèrent une ambassade à Rome et conclurent une trêve pour six ans…
…il se servit tout le reste de sa vie d'une couronne d'or, d'un habit de pourpre bigarré de diverses couleurs, d'un sceptre d'ivoire, d'un trône aussi d'ivoire ; et lorsqu'il rendait la justice ou qu'il marchait par la ville, il était précédé de douze licteurs qui portaient des haches entourées de verges. Les mêmes ornements furent en usage sous tous ses successeurs. Après que les rois eurent été chassés de Rome, les consuls annuels continuèrent à s'en servir, excepté de la couronne et de la robe bigarrée…Tarquin fit aussi entourer de boutiques la grande place de Rome où l'on rend la justice, où l'on tient les assemblées, et ou l'on traite des affaires d'état…Il fut aussi le premier qui fit creuser les égouts, c'est-à-dire, les fossés par lesquels toutes les eaux, qui se ramassent des rues de la ville s'écoulent dans le Tibre; l'ouvrage est admirable et au dessus de tout ce qu'on peut dire (cloaqua maxima mais avant, il avait commencé à assécher le FORUM par de petits égouts) … Tarquin embellit aussi le grand Cirque qui est entre le mont Aventin et le mont Palatin ; il fut le premier qui fit construire autour de ce Cirque des sièges couverts ; car jusqu'alors les spectateurs s'étaient placés sur des échafauds soutenus par des colonnes de bois, d'où ils regardaient debout…
…Tarquin ne s'appliquant plus aux exercices de la guerre, (car il était déjà octogénaire et appesanti par les années, ) fut tué par les fils d'Ancus Marcius qui lui dressèrent des embûches. D'abord ils tâchèrent de le détrôner et firent plusieurs tentatives pour cela, dans l'espérance que quand ils en seraient venus à bout, les gens de guerre ne balanceraient point à leur rendre la couronne de leur père. » Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, livre III.
Il créa la bulle d'or qui fut le signe distinctif de la jeunesse avec la toge prétexte. D'après Macrobe, ces insignes furent d'abord des récompenses qu'il remit à son fils de quatorze ans losrqu'il tua un Sabin.
Servius Tullius : 6 ème roi de Rome.
De son vrai nom MASTARNA ou MACSTARNA. Il fut le deuxième roi de Rome d'origine étrusque. D'après la tradition, il régna de 578 avant J.C. à 535 avant J.C.
Une légende prétend qu'il naquit d'une esclave, OCRESIA, qui aurait été capturée par Tarquin l'Ancien à la prise de la ville latine d'OCRICULUM et d'un dieu, VULCAIN. On pense que son nom de Servius est tiré, pour les besoins de cette légende, du mot servus = esclave. Il doit le trône à TANAQUIL, épouse de Tarquin l'Ancien. L'archéologie confirme que certains temples qu'il aurait faits construire ( Fortuna, Mater Matura ) datent bien de l'époque de son règne, c'est-à-dire VI ème siècle avant J.C. et parmi les grands travaux qu'il entreprit, on peut citer la ceinture de remparts (« murs serviens ») qui ceignit la Ville dont il avait augmenter le pomeorium . On lui attribue aussi la création du cens qui répartissait la population, en fonction de sa richesse, en 5 classes et en centuries.
« …la postérité attribue à Servius la gloire d'avoir introduit dans l'état l'ordre qui distingue les rangs, les fortunes et les dignités, en établissant le cens, la plus salutaire des institutions, pour un peuple destiné à tant de grandeur. Ce règlement imposait à chacun l'obligation de subvenir aux besoins de l'état, soit en paix, soit en guerre, non par des taxes individuelles et communes comme auparavant, mais dans la proportion de son revenu. Servius forma ensuite les diverses classes des citoyens et les centuries, ainsi que cet ordre, fondé sur le cens lui-même, aussi admirable pendant la paix que pendant la guerre…le nombre des centuries, porté maintenant à trente-cinq , » Tite Live, I, 42, 43.
Les historiens le comparent souvent à Romulus, surtout pour le caractère miraculeux de sa naissance. Il serait donc né d'une esclave, comme je l'ai dit plus haut, et de l'apparition d'un phallus au milieu des flammes (d'où la référence à Vulcain, dieu du feu), quant à Romulus, suivant certains historiens anciens, il aurait été conçu par un membre viril, apparu au milieu d'un foyer incandescent.
En fait, suivant l'empereur Claude qui était un grand spécialiste de l'histoire étrusque, il aurait été, tout simplement, un compagnon ( sodalis ) d'un chef de bande : VIBENNA.
Un des actes principaux de la législation qu'il établit fut de définir la tâche d'un censeur : chaque citoyen romain devait se faire inscrire sur le registre du "cens" et devait déclarer tous les biens dont il était possesseur sous peine, en cas de manquement, d'être battu de verges et d'être vendu comme esclave.
Il périt, assassiné, par un fils de Tarquin l'Ancien, Tarquin le Superbe, marié à sa propre fille, TULLIA, qui, au comble de l'horreur, fit rouler son char sur le corps de son père.
« …apprenant que le jeune Tarquin contestait quelquefois son élection, comme ayant eu lieu sans le concours du peuple, il s'attacha d'abord à gagner la faveur de la multitude, en lui partageant des terres prises sur l'ennemi... Tarquin n'en perdit pas pour cela l'espérance de remonter sur le trône de son père…Son âme était dévorée d'ambition et Tullia, sa femme, irritait encore ses turbulentes inquiétudes…elle verrait bientôt dans ses mains le sceptre qu'elle voyait encore dans celles de son père…Servius lui-même, à demi mort, et suivi de ses gens épouvantés, se réfugiait vers son palais, lorsque des assassins, envoyés à sa poursuite par Tarquin, l'atteignent et le tuent…sur l'ordre que lui donna Tarquin de s'éloigner de toutes ces scènes de tumulte, elle reprit le chemin de sa maison. Arrivée en haut du faubourg Ciprius, à l'endroit où s'élevait jadis un petit temple de Diane, le conducteur de son char, tournant par la côte Virbia, pour gagner le quartier des Esquilies, arrêta les chevaux, et, tout pâle d'horreur, lui montra le cadavre de son père étendu sur le sol : on dit qu'alors elle commit un acte infâme, et d'une affreuse barbarie. Le nom de la rue, qui depuis s'est appelée 'la rue du crime', a perpétué jusqu'à nous cet horrible souvenir. Cette femme égarée, en proie à toutes les furies vengeresses qui la poursuivaient depuis le meurtre de sa soeur et de son mari, fit passer, dit-on, les roues de son char sur le corps de son père. Puis, toute couverte et toute dégouttante du sang paternel, elle poussa ses roues souillées jusqu'aux pieds des dieux pénates, qui lui étaient communs avec son mari. » Tite Live, I, 47,48.
Tarquin le Superbe : Septième et dernier roi de Rome.
Comme ses deux prédécesseurs, il était d'origine étrusque. Il serait le fils ou le petit fils de Tarquin l'Ancien. Il est monté sur le trône dans le sang de Servius Tullius qui était aussi son beau père, qu'il fit assassiner. Mais cette parenté, aux dires des historiens de notre époque, n'a aucune vérité historique.
---- Tableau de sir Alma Tadema, 1867.
Il continua son début de règne, comme les historiens anciens le décrivent, en montrant ses travers dictatoriaux. « Car tout son droit était dans la force, lui qui n'avait eu ni les suffrages du peuple, ni le consentement du sénat. Ne pouvant compter sur l'affection des citoyens, il lui fallait régner par la terreur. » Tite Live, I, 49.
Il est à l'origine des fêtes annuelles des Féeries latines qui commémorent l'assimilation par Rome de 47 peuplades du Latium.
Il interdit les obsèques du roi auquel il succéda et il élimina les sénateurs qui lui avaient été fidèles.
Rome lui doit, quand même, quelques réalisations dont un certain nombre de grands travaux destinés à embellir la Ville : le commencement du temple de la triade capitoline, au sommet du Capitole, la Cloaqua Maxima : (il)"creusa le très grand égout, pour lequel il mit à contribution les forces du peuple tout entier " pseudo Aurelius Victor. De viris illustribus urbis Romae, 8.
A cette époque, suivant les historiens anciens, Rome comptait 130.000 citoyens, son territoire ne fit que s'agrandir à l'époque royale. Du point de vue guerrier, par la ruse, la trahison ou les armes, il soumit l'ensemble des villes du Latium.
Puis arriva la fin de son règne, causé aux dires de légende par un acte criminel de son fils, Sextus, qui viola la femme d'un de ses parents (Lucrèce). Cette dernière au comble de la honte, se suicida. Son mari, Tarquin Collatin, aidé par d'autres, en particulier par Brutus, le propre neveu du roi « Sa mère s'appelait Tarquinie, elle était fille du roi Tarquin l'ancien. » Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, V, 12.
chassèrent ce dernier et proclamèrent la République. Une fête, célébrée en février : la fugalia rappela cet épisode de l'histoire romaine. Sextus va aller se réfugier à Gabies où il fut tué. Quant à Tarquin, il va aller à Caere. Il va vouloir reconquérir son royaume mais sera vaincu à la bataille du lac Régille. Il aurait eu des partisans au sein de l'aristocratie romaine, on en veut que pour preuve le fait que Brutus ait fait exécuter ses deux fils qui auraient comploté pour le retour de Tarquin. Il va aller mourir à Cumes quelques années plus tard.
Il a réunit en lui tous les symboles de la royauté que les Romains vont haïr, ce fut un personnage mythique qui regroupa en lui tous les aspects négatifs du pouvoir absolu.