Bulla aurea : Bulle d'or
Elle était de forme ronde, constituée de deux parties lenticulaires, le plus souvent constituée d'or. Ces deux morceaux étaient attachés l'un à l'autre comme une coque de montre. Elle était portée autour du cou et ressemblait à une sphère aplatie.
Pour certains, elle aurait été introduite à Rome par Romulus : « il fut réglé…que leurs enfants porteraient au cou l'ornement appelé bulle, à cause de sa ressemblance avec ces bulles qui se forment sur l'eau pendant la pluie, et qu'ils auraient aussi la robe bordée de pourpre. » Plutarque, Romulus, 20.
qui l'aurait donner aux Sabins ; pour d'autres, elle aurait une origine étrusque et serait arrivée à Rome, introduite par Tarquin l'Ancien : « En effet, faut-il être gueux pour supporter deux fois cet homme, pour peu qu'on ait porté enfant la bulle d'or étrusque ou le simple noeud ou même la bulle en cuir des petits plébéiens ! »Juvenal, Sat. V, 164.
Les enfants la recevaient : le 8 ème jour après leur naissance pour les filles et le 9 ème jour pour les garçons. Cette cérémonie clôturait le dies lustricus (le jour lustral) qui marquait, pour l'enfant, son entrée officielle dans le monde des vivants. On lui donnait alors un prénom :
« Pourquoi ne donnent-ils les noms à leurs fils que le neuvième jour après leur naissance, et à leurs filles, le huitième?
Est-ce par une raison prise de la nature qu'ils nomment plus tôt les filles? Elles croissent plus vite et acquièrent plus promptement leur perfection. Mais ils attendent après le septième jour, parce que cette époque est périlleuse pour les enfants. C'est le temps où le cordon ombilical tombe au plus grand nombre, et jusque-là l'enfant ressemble plus à une plante qu'à un être vivant. Est-ce d'après les principes de Pythagore qu'ils ont adopté ce nombre de jours? Ce philosophe donnait au nombre impair le nom de mâle, et au nombre pair celui de femelle. Le premier, disait-il, est fécond, et dans la composition, il l'emporte sur le pair. Lorsqu'on les divise en unités, le nombre pair laisse toujours un espace vide ; au lieu que l'impair a toujours comme un milieu qui remplit l'espace entre les membres divisés. Cela vient-il de ce qu'entre tous les nombres, neuf est le premier carré formé de trois, qui est un nombre impair et parfait, et huit le premier cube formé de deux, nombre pair? Or, il faut que le mari soit, comme ce carré, impair et parfait ; et la femme, telle que le cube, doit être fixe, attachée à la maison, et ne quitter que difficilement sa place. On peut ajouter encore que, comme le nombre neuf est un carré qui a trois pour racine, et huit, un cube dont deux est la racine, ainsi les hommes avaient trois noms, et les femmes seulement deux. » Plutarque, Œuvres morales, questions romaines, 102. traduction de Ricard, 1844.
Des découvertes archéologiques faite au lac Bolsena (Italie centrale, province de Viterbe) confirmerait une origine remontant à Romulus.
Elle était faite, comme son nom l'indique, en or. Ce métal précieux convenait aux riches : enfants de sénateurs ou de chevaliers, les plébéiens devaient se contenter d'une bulla en cuir ( bulla scortea ). Les enfants d'affranchis reçurent au cours de la seconde guerre punique, le droit de porter un collier de cuir. Elle était le symbole d'une naissance parmi les hommes libres. Dès l'époque de Cicéron, il suffisait d'être né libre pour porter une bulla aurea , la matière dans laquelle elle était fabriquée dépendait de la richesse des parents. Cet insigne devait témoigner à ceux qui pourraient être tentés sexuellement par cette jeunesse qu'elle devait rester pure. La morale d'alors voulait qu'il soit interdit de toucher à un être libre. Elle contenait en son milieu un talisman qui devait protéger l'enfant contre le mauvais œil. Souvent, il représentait l'image d'un membre viril : fascinum , ce mot venait du dieu Fascinus à qui les vestales rendaient un culte. Le garçon qui la portait était revêtu de la toge prétexte, l'une et l'autre étaient les symboles de l'enfance chez les ingénus. Il est à remarquer qu'un triomphateur en portait une durant le défilé et que pour les Jeux Capitolins (15 octobre), un vieillard en était revêtu puis, les fêtes passées, il était vendus aux enchères.
Les Etrusques la portait comme bijoux ; hommes et femmes la considéraient comme un collier décoratif, il était, très souvent, constitué de plusieurs bullae .
