Térence  :

 

Publius Terentius Afer ( Afer n'étant qu'un surnom indiquant son origine : l'Afrique).

Sa vie est un peu connue grâce à une biographie qu'écrivit Suétone, mais on ne connaît ni la date de sa naissance ni celle da sa mort, on en est réduit à des supputations. On pense qu'il est né à Carthage vers 184 avant J. C., 8 ou 10 ans avant la mort de Plaute ou 1 an après, suivant les historiens, et qu'il fut amené à Rome en servitude en bas âge, il aurait fait partie des prisonniers fait par Scipion, le second Africain, lors de la prise de la capitale carthaginoise. Il fut acheté par un sénateur : Terentius Lucanus d'où son nom rappelant son affranchissement qui dut intervenir très tôt dans sa vie d'esclave.

Le genre de comédie pour laquelle il écrivit fut la palliata bien qu'elle fut sur son déclin. Son style, trôp sage, trop châtié manquait d'expressions salaces qui permettaient la grosse farce, en un mot, il avait une écriture trop "politiquement correct" comme on dirait aujourd'hui pour s'exprimer totalement dans le genre qu'il avait choisi.

Au total, on lui connaît six comédies :

- « Andrienne »

- « Phormion »

- « Eunuque »

- « Heautontimoroumenos » (le bourreau de sa propre personne)

- « Adelphes »

- « Hécyre »

Il commença sa carrière d'auteur en écrivant l' Andrienne vers 166 avant J. C., (inspirée de deux pièces de Ménandre, elle fut représentée pour les jeux Mégalésiens de 165 avant J.C.) on dit qu'il avait alors 19 ans et l' Eunuque, il était donc très jeune lorsqu'il commenca d'écrire. Il attira l'attention des lettrés et autres intellectuels de son époque. C'est ainsi qu'il appartint au même cercle que celui de Scipion Emilien. On a beaucoup dit qu'il n'était pas l'auteur de ses œuvres ou tout du moins qu'il les composait en collaboration avec ce dernier ou avec Laelius Gaius Laelius , philosophe stoïcien, fils d'un compagnon du premier Scipion l'Africain. Térence, lui-même, eut connaissance de ces bruits, en parla dans le prologue des Adelphes, mais se défendit mollement.

On peut qualifier son théâtre de psychologique, ses comédies sont des études de caractères et de sentiments. Son art fait beaucoup plus référence à la Grèce qu'à Rome, il est irréel et se veut idéaliste, il essaya de saisir l'esprit du « nouveau théâtre grec », plus l'hellénisme s'imposait à la culture grecque, plus il avait du succès. Tandis que Plaute favorisa surtout le coté farce d'un scénario, Térence modela les nuances de la sensibilité de ses personnages dont il a soigneusement étudié le caractère ; chez lui point de caricature, il a banni les individus stéréotypés, tout ce qui pouvait sembler vulgaire a été adouci, affiné. Son humour était délicat et léger contrairement à la grosse farce qui était apprécier du peuple romain ce qui explique un relatif succès : Jules César ne tarit pas d'éloges mais disait de lui qu'il était un demi Ménandre (voir une ligne plus bas). Tous ses contemporains et les gens qui les ont suivis reconnaissent qu'il manquait d'élan comique.

Vers 160 avant J.C., il partit pour la Grèce où il voulait voir et étudier le théâtre qui faisait son inspiration.

Ses œuvres furent inspirées d'un dramaturge grec : Ménandre . Deux comédies échappent à cette origine : Phormion et Hécyre qui, elles, furent inspirées d' Apollodore de Carystos, une petite anecdote se raconte à propos d' Hécyre  : lors de la première, les spectateurs auraient désertés le théâtre au profit d'un spectacle de funambules qui se déroulait à coté. Une espèce de philosophie, très à la mode du coté d'Athènes, imprégna ses travaux : ce sera, par exemple, l'éducation dans les Adelphes , l'amour dans l' Andrienne. Molière s'est inspiré de lui pour écrire les « Fourberies de Scapin » ainsi que pour « l'Ecole des Maris » (il puisa dans le Phormion ). Il eut des détracteurs qui lui reprochèrent entre autre d'avoir mélangé entre elles les intrigues de plusieurs pièces grecques et d'avoir un style mou, sans éclat.

On lui connut une fille qui se maria à un chevalier ; suivant les historiens de son époque, il avait à sa mort une maison avec 6 acres de terrain sur la voie appienne.

On ne sait exactement pas quand il mourut, on pense qu'il avait alors 35 ans pendant un voyage en Grèce, d'autres disent 25 ans, Suétone ne le dit pas, en tout état de cause, il disparut jeune mais on ne sait si c'est de maladie ou dans un naufrage.

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