Ile Tibérine

Ile Tibérine

La légende dit que l'île du Tibre, en plein Rome, se forma lorsque les Romains eurent chassé leur dernier roi, Tarquin le Superbe. Ils jetèrent dans le fleuve les dernières récoltes du Champ de Mars appartenant au roi en fuite. (Tite-Live II, 5) ainsi se forma cette terre.
« Il s'y trouvait alors du blé prêt à être moissonné, et comme on se faisait un scrupule religieux de consommer la récolte de ce champ, on envoya une grande quantité de citoyens, qui coupèrent les épis avec la paille, et les ayant déposés dans des corbeilles, les jetèrent tout à la fois dans le Tibre, dont les eaux étaient basses, comme elles le sont toujours dans les grandes chaleurs. On prétend que ce blé s'arrêta par monceaux sur les bas-fonds du fleuve, en se couvrant de limon; et que peu à peu, tout ce que le Tibre emportait dans son cours s'étant accumulé sur ce point, il s'y forma enfin une île. »

ile tibérine---> Maquette de A. Caron. Le théâtre que l’on voit sur l’image est celui de Marcellus.

En 291 avant J.C., un temple consacré à Esculape (dieu de la médecine) y fut bâti.
" L'île que le Tibre entoure de ses deux bras reçut Esculape, né de Phébus et de la nymphe Coronis; Jupiter y réside aussi, et dans ce séjour, que les deux divinités se partagent, le temple de l'aïeul et celui du petit-fils s'élève à côté l'un de l'autre. "
Ovide, fastes I
D’autres temples de moindre ampleur y furent construits. On pouvait y voir un temple de Jupiter Jurarius au débouché du pont Fabricius.

Ile Tibérine---> Maquette de A. Caron.

Un temple de Tiberinus (dieu du Tibre) y était édifié, ce dieu était honoré le 7 juin de chaque année. On y voyait aussi un temple consacré au dieu Faunus et un  dédié à Vejovis (petit Jupiter – dieu de la nature destructrice), un des dieux les plus anciens de Rome qui avait aussi un lieu de culte sur le Capitole.
Il est raconté que le dieu Esculape serait arrivé en bateau d'Epidaure sous la forme d'un serpent. L'île, dès lors, fut sacrée, elle recevait tous les malades venus en ces lieux rechercher la guérison. Des ex-voto ont été retrouvés, montrant ainsi, que déjà à cette époque, on croyait aux guérisons miraculeuses.
Elle avait la forme d'un navire encore accentuée par la main de l'homme qui avait construit un mur épais la ceinturant accentuant cette ressemblance. Le temple, en son centre, avait un obélisque qui en faisait le mât.
Elle était située en dehors du pomerium pendant l'époque de la République, il fallut attendre l'empire pour la voir incluse dans le périmètre sacré, elle était reliée à la terre ferme par deux ponts, le pont Cestius et le pont Fabricius.
Claude promulgua une loi punissant les maîtres qui y abandonnaient un esclave.
Restauré sous l'empire, le temple fut définitivement fermé par les chrétiens.