Frères Arvales :

Ils formaient un groupe de prêtres (sodalité) qui, depuis des temps très anciens, adorait la déesse Dea Dia, divinité agricole qui protégeait  les semis et les récoltes. C’était un collège de douze prêtres.  A l’origine, selon l’histoire qui est rapportée, ces douze hommes étaient les fils d’Acca Larentia, la nourrice de Romulus (les historiens pensent que cette femme qui était une courtisane, était surnommée lupa d’où la légende de la louve qui aurait nourri Romulus et Rémus).

Un des douze mourut et fut remplacé par ce dernier. Mais au cours de l’histoire, les archéologues n’en trouvèrent, au maximum, la trace que de neuf qui officiaient ensemble donc tous n’étaient pas présents lors d’une cérémonie. L’appartenance à ce collège était à vie, rien, aucun évènement négatif ne pouvait rompre l’engagement de ces hommes. Ils se succédaient par cooptation, c’est-à-dire que les membres du groupe élisaient un nouveau compagnon mais jamais celui-ci était nommé par une quelconque autorité cette nomination changea sous l’empire, souvent l’empereur désignait un nouveau membre. On sait par des inscriptions qu’ils étaient assistés par quatre enfants (pueri) dont la tache était d’aider les frères lors des sacrifices.

Les frères Arvales constituaient un collège présidé par un magister élu au mois de Mai toutefois il n’entrait en fonction qu’en Décembre suivant. Leur principale tache était d’animer la fête de Dea Dia qui se plaçait au mois de Mai et se déroulait sur trois jours mais pas à date fixe. Cette dernière était rendue publique en Février, proclamée par le Magister. On connait bien leurs rites grâce à des inscriptions qu’ils faisaient sur les murs de leur temple et sur des pierres retrouvées par les archéologues.
« Les frères Arvales sont les prêtres qui font des sacrifices pour obtenir la fertilité des champs, et leur nom dérive de ferre (porter, produire) et arva (champs); selon d'autres, il dérive de fratria, mot grec qui désigne une certaine partie de la société, une confrérie, et qui est encore usité dans ce sens à Naples. » Varron, De la langue Latine, V, 85.
Ils avaient, comme espèce d’uniforme, une couronne de blé posée sur la tête retenue sur le crane  par une bandelette blanche.
« Romulus établit tout d'abord les prêtées des champs. Ce furent les onze fils d'Acca Laurentia, sa nourrice, et Romulus lui-même, sous le nom de douzième frère. Il leur donna, comme l'insigne le plus auguste de leur sacerdoce, une couronne d'épis attachée avec une bandelette blanche, et ce fut la première couronne chez les Romains. Cette dignité est à vie,… » Pline l’Ancien, XVIII, 2.

Le temple de la déesse était situé sur la Via Portuese, entouré d’un bois, à quatre milles de Rome, situation connue depuis le XVI° siècle. Et confirmée par des fouilles récentes aux cours desquelles on a trouvé des sculptures et des inscriptions qui ne pouvaient référence qu’au collège des frères Arvales. Il y avait un deuxième lieu de culte à Rome, c’était un autel portatif qui  se trouvait dans la maison du Magister. A cet endroit et dans Rome, se déroulait la fête de la déesse qui durait trois jours. Le premier et le dernier, les Frères Arvales se rendaient chez celui qui était à leur tête pour offrir des sacrifices à Dea Dia, le second jour était réservé toujours à lui offrir des sacrifices, mais cette fois-ci dans son temple. Cette fête de la déesse était l’occasion de se livrer à des courses de chars et de chevaux.

Dea Dia, souvent assimilée à Cérès

Mais, qu’elle fut leur destinée sous l’empire ? Ils continuèrent leurs rites auxquels ils ajoutèrent l’adoration de l’empereur. Ils priaient pour lui. Le 3 Janvier, ils faisaient un sacrifice pour le bien-être de l’empereur et de sa famille. A cette époque,  un futur Frère Arvale devait avoir son autorisation pour être introduit dans le Collège, la plus grande majorité des prêtes étaient des personnages du régime politique.
On pense que la sodalité pris fin sous l’empereur Gordien.
Ce collège est très important pour la connaissance que nous avons de la religion romaine ; en effet, c’est de lui que nous avons le plus de documents sur la liturgie de cette religion.