Zénobie et Palmyre :
La ville sur laquelle va régner Zénobie  se situe dans le désert de Syrie à 210 km au Nord-est de Damas, plus exactement entre le golfe persique et la Méditerranée. On fait remonter la ville au roi Salomon mais les historiens modernes nient toute intervention de ce roi. C’est un oasis, mentionné pour la première fois dans les archives de Mari (cité mésopotamienne) au deuxième millénaire avant J.C., qui au fil du temps est devenu un lieu important car étant un point de passage obligé entre l’Occident et l’Orient, certainement que cette ville faisait le commerce de la soie, produit très rare et très demandé à l’époque.

 Son caractère  cosmopolite se retrouve dans ses dieux qui appartiennent à plusieurs civilisations, ils venaient de partout.  
Jusqu’à présent indépendante, elle va être annexée par l’Empire Romain, elle fera partie de la province de Syrie en 19 après J.C. sous l’empereur Tibère. On pense que c’est Germanicus qui le fit. On a retrouvé dans un temple (celui de Bel) une annotation en latin comportant une illustration montrant Tibère entouré de Drusus et de Germanicus.  En 130 après J.C., l’empereur Hadrien visita Palmyre lors d’un de ses voyages à travers son empire. En souvenir de cette visite, la ville joignit à son nom celui de l’empereur, elle devint « Hadriane Palmyra ». Comment le sait-on ? Grâce à une inscription sur une colonne, de plus, un autre empereur romain passa par cette ville pour aller combattre les Perse en 232 après J.C., il s’agit de Sévère Alexandre. On sait que ses remparts furent construits par Dioclétien. Avant, il n’y avait que des murs de briques à opposer à un ennemi extérieur. Cette enceinte fut restaurée par Justinien au VI ème siècle, la ville faisant partie d’un système d’arrêt pour les incursions perses.
Pour parler de Zénobie, il faut d’abord évoquer son mari, Odenath. Car, c’est sa mort qui va la hisser au pouvoir. Elle va être régente et va gouverner au nom de leur fils, Wahballat. Son mari était né au sein d’une famille qui avait reçu la citoyenneté romaine, mais elle n’avait jamais régnée (la royauté n’existait pas dans ce pays) comme beaucoup d’historiens l’ont dit. C’est à partir des années 250 après J.C. qu’il va jouer un rôle politique. Il était sénateur  romain comme une inscription nous l’apprend ainsi qu’une statue le montrant revêtu de l’habit propre à cet état. Il fut aussi « vir consulares », il était donc de rang consulaire parmi ses collègues de la noble assemblée.

---- Odenath.
Suite à ses victoires contre les Perses, qui avait pris la place des Parthes comme ennemi principal de Rome en Orient, il avait pris le titre de »roi des rois » que le fils qu’il eut avec Zénobie reprendra. Il parvint à deux reprises à se retrouver sous les murs de leur capitale, Ctésiphon (près de Bagdad).Ses victoires lui valurent l’autorité sur les cinq légions de Syrie, province dont il se rendit maitre. Et dans son existence survint Zénobie, de son nom complet : Septima Bathzabbai, sa seconde épouse, elle était la fille d’un certain Antiochos et appartenait à une riche et puissante famille de Palmyre. . Il périt, avec son fils ainé ; des mauvaises langues prétendirent que sa nouvelle épouse ne fut pas étrangère à cet acte. Suivant « l’Histoire Auguste », elle aurait été de la famille des Ptolémées, donc  descendante de Cléopâtre. Mais, suivant un historien perse du 9 ème siècle, elle n’aurait pas été grecque mais arabe. La voici donc au pouvoir, régente au nom de son fils qui n’est qu’un bambin. Dotée d’une très forte personnalité, avant de faire la guerre, elle développa tout ce qui était culturel pour faire de Palmyre un phare de la pensée et des beaux-arts. Elle voulut hisser la ville au niveau de Rome. Elle en fit une capitale pour l’Orient, elle prit même le titre de Augusta, désignation qui n’était attribuée qu’à la femme la plus importante de la famille impériale, généralement l’impératrice.

---- Zénobie ?
Elle voulut partager l’empire, son fils, Wahballat, serait à la tête de l’empire d’Orient tandis que l’empereur de Rome serait aux commandes de l’Occident avec le pas sur l’autre partie. Conquête après conquête, elle se retrouva à la tête d’un empire d’Orient, après la Syrie, l’Egypte (270 avant J.C. fut conquise ainsi que la Phénicie et tout le Nord de l’Orient. Son désir de puissance avait profité de la faiblesse de l’Empire Romain qui devait faire face à des invasions de tribus germaniques et à une situation intérieure désespérante, la succession d’empereurs qu’il venait de connaitre l’avait rendu très faible. Mais venait d’apparaitre un monarque autoritaire : Aurélien. Il rétablit l’autorité de l’Etat.

---- Empire de Zénobie en jaune, image de wikipedia
Il décida de mette fin à la sécession  de Palmyre et Zénobie sera vaincue en 272 après J.C. Les différentes étapes qui aboutirent à cette défaite commencèrent au début de l’année 272 après J.C. lorsqu’Aurélien arriva à Byzance. Puis, il y eut une première rencontre militaire en Juillet-Aout de cette année près de la ville d’Antioche, une seconde bataille, celle-ci décisive eut à Emèse (Syrie, aujourd’hui Homs), Aurélien est à nouveau vainqueur.
Il livra ensuite, près d’Emèse, à Zénobie et à son allié Zaba, une grande bataille qui devait décider du sort de l’Orient. La cavalerie d’Aurélien, harassée de fatigue, commençait à plier : elle allait tourner bride, quand une divinité, qui ne fut connue que plus tard, vint encourager nos soldats. Alors l’infanterie elle-même, animée par ce secours divin, soutint la cavalerie ; Zénobie et Zaba prirent la fuite, et la gloire fut complète. Histoire Auguste. Vie d’Aurélien.
Peu après, il captura Zénobie et son fils.
Fuyant vers la Perse, sur un de ces chameaux que l’on appelle dromadaires, Zénobie fut prise par des cavaliers envoyés à sa poursuite, et tomba au pouvoir d’Aurélien. Idem.
De lui, on n’aura plus aucune trace, on ne sait pas ce qu’il est devenu. Pour elle, on dit qu’elle figura au triomphe d’Aurélien (274 après J.C.), chargée de chaine d’or. Contrairement à la coutume romaine qui que le vaincu soit mis à mort après le triomphe de son vainqueur, Aurélien lui fit grâce de la vie et elle se serait mariée à un sénateur romain.
…les soldats demandaient le supplice de Zénobie. Aurélien, trouvant indigne de faire périr une femme, se contenta de livrer au supplice ceux dont les conseils avaient déterminé la reine à entreprendre, à soutenir et à continuer la guerre. Idem.
---- Zénobie est faite prisonnière sur l’ordre d’Aurélien. Gravure de G. Mochetti d’après un dessin de Bartolomeo Pinelli
Après sa victoire sur la reine de Palmyre, Aurélien, en 273 après J.C. eut à réprimé une révolte des partisans de la reine déchue.
À peine vaincus et réduits, les Palmyréniens, pendant que l’empereur était occupé en Europe, se soulevèrent avec violence ; ils égorgèrent Sandarion, laissé en garnison chez eux avec six cents archers, et mirent sur le trône un certain AchilIeus, parent de Zénobie. Mais Aurélien accourt aussitôt d’Europe, et, furieux contre les révoltés, détruit leur ville de fond en comble. Idem.
Il fit stationnée, désormais la I ere légion Illyrienne.
Après  la chute de Zénobie, la ville de Palmyre ne retrouva pas son éclat passé. Elle ne fut plus qu’une muraille contre les Perses. On sait que ses remparts furent construits seulement aux temps de Dioclétien, avant il n’y avait que des murs de briques. Cette enceinte fut restaurée par l’empereur Justinien au VI eme siècle.
On ne sait pas à quelle date la ville fut conquise par les Musulmans, mais selon la tradition, l’évènement eut lieu au VII eme siècle malgré la présence de troupes byzantines.

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