Vicus Tuscus :

A l'origine, le mot vicus désignait un quartier et non une rue. Ce n'était donc pas une avenue qui a été peuplé d'Etrusques mais un quartier de Rome.

--- Dictionnaire « Gaffiot », voir mes « liens » pour en connaître le site.

Mais, on la connaît comme une rue qui partait du Forum, entre la basilique Julia et le temple des Castors pour aboutir au Vélabre en passant par le forum Boarium et le Grand Cirque. Il était une des principales artères qui joignaient ces lieux et menait à la porta Flumentana. Une statue du dieu V(O)ERTUMNUS (dieu de la croissance des plantes, dieu des jardins et des vergers) y était érigé, elle devait se trouver derrière le temple des Castors ; on lui attribuait une origine étrusque : POURQUOI s'étonner que je réunisse dans un même corps tant de formes diverses? Je suis Vertumne, et voici mes attributs antiques. Toscan de pays et d'origine, je me félicite encore d'avoir quitté, au milieu des combats, Volsinium, ma patrie. J'aime ce peuple romain. Je n'ambitionne point un temple magnifique ; je suis content d'apercevoir au moins le Forum…Et toi, Rome, tu as montré ta reconnaissance pour mes Toscans, qui donnent leur nom aujourd'hui encore à l'un de tes quartiers, lorsque Lucumon t'apporta le secours de ses armes, et brisa l'impétueuse fureur de Tatius. Alors j'ai vu tes ennemis rompus abandonner des traits impuissants, et les Sabins chercher dans une fuite honteuse leur salut. O Jupiter, je t'en conjure, que la toge romaine flotte seule à jamais devant mes yeux. Properce, Elégies, Livre IV, Elégie II. »

Le temple du divin Auguste fut construit sur son passage.

Son nom viendrait d'une installation, à cet endroit, des Etrusque de Porsenna qui avaient été battus par les Ariciens (ville : Aricie, allié aux peuples latins et en particulier à la ville de Cumes) :

« Le peu qui s'échappa, ayant perdu leur chef, et ne voyant pas de refuge plus proche, se retirèrent, sans armes, à Rome, où ils se présentèrent dans l'attitude de suppliants. Ils y furent accueillis avec bienveillance; chacun s'empressa de leur donner l'hospitalité. Leurs blessures guéries, les uns retournèrent dans leur patrie, où ils vantèrent l'hospitalité et les bienfaits qu'ils avaient reçus, beaucoup d'autres furent retenus à Rome par l'attachement qu'ils portaient à la ville et à leurs hôtes. On leur assigna pour demeure le terrain qui, dans la suite, s'est appelé de leur nom, 'Quartier des Étrusques'. » Tite Live, II, 14.

« Les troupes de Cumes à leurs trousses en tuèrent un grand nombre. Ceux qui échappèrent à cette affreuse déroute cherchèrent un asile sur les terres des Romains dont ils n'étaient pas éloignés. Car ayant perdu leurs armes ils n'étaient plus en état de tenir tête aux ennemis, et accablés de blessures il ne leur était pas possible d'avancer plus loin. LES Romains recueillirent avec bonté ces pauvres soldats à demi-morts. Ils leur envoyèrent des chariots, des brancards et d'autres voitures pour les transporter à Rome. Ils les logèrent chez eux, leur fournirent des vivres, les firent panser et leur rendirent toutes sortes de services dans leur disgrâce. Plusieurs charmés de leur bon cœur et attirés par tant de bons offices aimèrent mieux rester chez leurs bienfaiteurs que de retourner dans leur patrie. Le sénat leur donna une espèce de vallée longue d'environ quatre stades pour bâtir des maisons, entre le mont Palatin et le Capitole. Les Romains l'appellent encore aujourd'hui la rue des Tyrrhéniens ; c'est par là que l'on passe pour aller de la place publique au grand Cirque. » Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, livre V, chapitre 4, 4.

ou d'Etrusques qui vinrent aider les Romains à combattre Titius Tatius :

« La région Suburane est dominée par le mont Caelius, ainsi nommé de Caelius Vibennus, célèbre chef tusque, qui vint, dit-on, avec sa troupe secourir Romulus contre le roi Tatius. Plus tard ces auxiliaires, après la mort de leur chef, furent, dit-on, forcés par les Romains de descendre dans la plaine, parce qu'ils occupaient un lieu fortifié, qui les rendait suspects. De là le nom de Tusque, donné à un quartier de Rome où l'on voit la statue de Vertumne, divinité principale de l'Étrurie. » Varron, L.L., Livre V, 46.

Il y avait de nombreuses boutiques de différentes sortes qui la bordaient. Les vendeurs d'encens et de parfums ont du être les plus nombreux. ; elle devait être un centre économique important pour la ville-capitale. Comme autre centre d'intérêt qu'on pouvait lui prêter, elle avait un rôle religieux, étant proche d'un temple, puisque durant les jeux romains, ce fut un lieu de procession. Les statues des dieux en partaient pour aller rejoindre le Circus Maximus . Cette rue avait la réputation d'être un lieu mal famé, Horace, dans une de ses satires, parle de « la plèbe impie du faubourg Toscan », Plaute va le mettre en scène dans le « Curculion » :

« Derrière le temple de Castor, il y a une race à laquelle il ne faut pas se hâter de faire crédit. Les hommes qui font trafic de leur corps remplissent la rue des Toscans… » Plaute, Curculio ou Charançon, vers 482.

En 1899, on trouva, lors de fouilles, 15 mètres de dallage fait de petits cubes de brique sur ce qui devait être son parcours.

 

 

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