Rex Sacrorum

Rex Sacrorum : ou sacrificulus

                                                                     C’était une charge religieuse qui fut créée à l’origine de la République ; elle devait prendre en compte tous les aspects religieux que les rois eurent mais qui ne furent pas transmis aux consuls par la suite, lors de la chute de la royauté. A cette époque, la politique et la religion se fondaient en une seule et même personne mais avec l’instauration de la République, le politique et le religieux  furent dissociés. Pour résumer, le Rex Sacrorum continua les tâches de la croyance aux dieux que, jadis,  les rois assumaient (chassés en 510  avant J.C.). D’un coté, on eut le domaine du gouvernement, de l’autre, il y eut les choses du culte.

« On s'occupa ensuite de la religion; et comme les rois avaient eu le privilège d'offrir eux-mêmes certains sacrifices publics, on fit disparaître tout prétexte de les regretter en créant un roi des sacrifices. »   Tite Live, II, 2.   

                                                                     

 

 

 

 

Bien qu’il fut le prêtre le plus élevé dans la hiérarchie romaine, il avait moins de pouvoir que le Pontifex Maximus qui le désignait pour remplir cette charge. 

« Ce sacerdoce fut soumis au souverain pontife, de peur que si l'on ajoutait quelque prérogative à ce nom (Rex Sacrorum), on ne portât préjudice à la liberté, qui était alors l'objet de tous les soins; et je ne sais s'ils n'outrepassèrent pas les bornes, en prenant pour la fortifier les précautions les plus minutieuses. » Tite Live, II, 2.

Il entrait officiellement en fonction après avoir été agrée par les comitia calata.

« Lélius Félix, dans le premier de ses livres adressés à Q. Mucius, dit que Labéon entend par comitia calata, les comices qui se tiennent en présence du collège des pontifes, pour inaugurer le roi des sacrifices ou des flamines… » Aulu-Gelle, XV, 27.

 « Dans les comices appelés calata, convoqués, on consacrait les objets du culte… » Aulu-Gelle, XV, 27.

Sa demeure était la domus publica, située au Forum, selon certains, d’autres parlent d’une maison sur la Velia. Pour les tenants de la domus publica, il y avait juste à côté, le temple de Vesta et ce voisinage des choses sacrées était voulu.

                                                                     De tout temps, ce fut un patricien et il était nommé pour la vie entière « …ils nommèrent un « rex sacrorum » qui jouit de cet honneur pour la vie, il était dispensé de n’importe quelle obligation militaire ou civile et il était comme le « roi » à Athènes, il exerçait seulement une fonction : celle de superviser les sacrifices. » Denis d’Halicarnasse, IV, 74.

Comme on le voit, ce patricien était dégagé de toute tâche militaire ou civile.

« Toutes les fois qu'un patricien trouvera son profit à devenir plébéien, il le deviendra au moyen d'une adoption pareille; et le peuple romain n'aura bientôt plus ni roi des sacrifices… » Cicéron, Pro Dom., 14.

Il n’avait aucune influence politique ce qui explique que sa charge ne fut jamais convoitée par les Plébéiens. Il n’avait, en fait, qu’un rôle de figuration. Etant nommé à vie, il était à l’abri d’une destitution et comme les tribuns du peuple, sa personne était sacrée, protégée de toute violence mortelle. Par contre, il ne lui était pas permis de tenir des discours au peuple. Il était aussi le prêtre particulier de Janus.

                            Parmi ses devoirs religieux, deux nous semblent avoir eu une certaine importance : aux calendes (qui annonce la nouvelle lune), il annonçait la date des nones et à cette date, il proclamait les fêtes du mois, aux calendes, il sacrifiait à Janus au Capitole et plus spécialement à l’Arx (citadelle du Capitole) un bélier, son épouse, quant à elle, offrait une agnelle ou une truie à Junon ; il se livrait aussi à un rite qui nous est bien connu, celui du regifugium (24 février), il partait du comitium, après avoir participé à un sacrifice, le Rex Sacrorum s’enfuyait, les historiens anciens y ont vu le souvenir de la fuite du dernier roi, Tarquin le Superbe, en fait, il semblerait qu’ils se soient trompés du tout au tout, le véritable sens reste du domaine de l’hypothèse.

                                                                     Sa femme était une prêtresse connue sous le nom de Regina Sacrorum, alors que lui se consacrait au dieu Janus (sans doute le plus grand dieu romain), elle honorait Junon. Sa principale tâche était de se rendre à la Regia, sur le Forum, en compagnie de la femme du flamine de Jupiter pour adorer Janus, Jupiter et Junon.  

                                                                     A la fin de la République, durant les guerres civiles, son office tomba en désuétude, même les Plébéiens n’en voulaient pas  du fait de son absence d’importance dans la conduite des affaires publiques. C’est Auguste qui fit revivre cette charge jusqu’à ce qu’elle soit abolie en 390 après J.C. par l’empereur chrétien Théodose. Le futur empereur reçut du Sénat la possibilité de proposer des candidats aux postes sacerdotaux ce qui lui permit de contrôler les différents collèges de prêtres.

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