PROVINCES SENATORIALES et IMPERIALES :
Dès le début de l’empire les provinces furent réparties en deux classes. Cette division fut le fait d’Auguste. L’Italie, quant à elle, eut un statut à part, elle ne fut jamais une province.
A l’époque républicaine, on ne pouvait en définir la géographie exacte, c’était parfois le rassemblement de peuple et de territoires qui n’avaient rien en commun on peut ainsi citer le Pont-Bithynie ou la Lycie-Pamphylie. Les provinces étaient régies par une loi, la « lex provinciae » qui était promulguée chaque fois qu’un nouveau gouverneur prenait possession de ses fonctions.
----- Représentation symbolique de la province de Bithynie.

Sous la République, celui-ci possédait les pouvoirs civils et militaires. Il était nommé pour un an avec la possibilité d’être prorogé dans son mandat. Il devait posséder l’imperium ce qu’avait les anciens préteurs et les anciens consuls. Ces anciens magistrats se voyaient attribuer une province par tirage au sort. Les deux premières constituées, au profit de la République, furent la Sicile et la Corse-Sardaigne, qui, a l’époque qui nous intéresse, n’en formaient qu’une. C’est par la « lex pompeia »  que Pompée, en 52 avant J.C.institua un délai de cinq ans entre la sortie de charge d’un magistrat et sa nomination comme gouverneur. Puis vint Jules César qui fit voter la « lex julia de provinciis » ramenant ce temps d’attente, les provinces prétoriennes ne pouvaient être gouvernées qu’un an par le même homme et les consulaires deux ans.
« Quelle loi meilleure, plus utile, plus souvent demandée, même aux beaux jours de la république, que celle qui défend de garder plus d'un an les provinces prétoriennes, et plus de deux les provinces consulaires? En détruisant cette loi, croyez-vous conserver les actes de César? » Cicéron, Phil ; I, 8.
Officiellement, le partage des provinces avait une cause généreuse. Elle fut le résultat de la volonté d’Auguste qui la décida en Janvier 27 avant J.C. A l’empereur le soin de gérer celles peu sécurisées, peu pacifiées, au Sénat, la direction des territoires extérieurs à Rome, les plus anciens donc les plus romanisés ceux qui n’avaient pas besoin de troupes d’occupation. C’est un des symptômes qui montre  que le Sénat pert peu à peu son pouvoir militaire.  Une exception est la présence de troupes dans la province d’Afrique proconsulaire, on y voyait une légion. Quelques unes virent leur statut qui évoluait ainsi la Narbonnaise qui ne fut cédés au Sénat qu’en 22 avant J.C. Mais dès la fin du 1°siècle après J.C., ces mutations furent très rares.
Le gouverneur, comme nous l’avons vu, était le personnage le plus important du territoire, il représentait Rome. Il était un administrateur, avait un pouvoir judiciaire et dans les provinces impériales s’ajoutait un rôle militaire, il était le commandant en chef des troupes stationnant sur la région dont il avait la responsabilité. Il entrait en fonction le 1er Juillet, c’était toujours un ancien préteur ou un ancien consul, sorti de charge depuis au moins 5 ans, tout cela sous la République ou l’Empire. De tout temps, son plus proche collaborateur a été le questeur, il était chargé de gérer les finances de la province, il inspectait et autorisait tous les aspects financiers de la vie quotidienne. C’était souvent un jeune sénateur, c’était le commencement de sa carrière dans la vie publique. C’était le gouverneur qui le choisissait et il devait avoir l’accord de l’empereur. Dans les provinces importantes comme l’Asie par exemple, ils étaient trois. Les gouverneurs en partance se livraient à quelques pratiques religieuses. Sous la République, ils prenaient les auspices sur l’Arx, au Capitole, ils prononçaient plusieurs vœux puis, solennellement, ils quittaient le pomerium, ils étaient vêtus du paludamentum (grande cape-manteau rouge marquant un chef militaire). Sous l’Empire, les sénateurs qui partaient pour leur province n’avaient pas de glaive et n’étaient habillés que de la toge (symbole de la perte du pouvoir militaire). Ces provinces sénatoriales ou du peuple romain s’appelaient provinciae inermis ce que l’on peut traduire par provinces sans armée, ils passaient par le forum d’Auguste. L’Empereur instaura le paiement d’un salaire pour eux.

---- Aquitaine=province impériale à légat de rang prétorien-Narbonnaise=province dite sénatoriale proprétorienne-Belgique=province impériale à légat de rang prétorien-Germanie inférieure=province impériale à légat de rang consulaire-Bretagne=province impériale à légat de rang consulaire-Gaule lyonnaise=province impériale à légat de rang prétorien-Gaule cisalpine=Province annexée en -43/42 à l'Italie (région au statut spécial).
--- Alpes pennines=province impériale à gouverneur de rang équestre. Alpes grées=province impériale à gouverneur de rang équestre. Alpes cottiennes=province impériale à gouverneur de rang équestre. Alpes maritime=province impériale à gouverneur de rang équestre.
Et, sous la République, ceux qui revenaient devait présenter un rapport d’activités au Sénat, c’était sur cette base qu’un triomphe, en cas de succès militaires, était décidé par les sénateurs. Le fondement de leurs pouvoirs était l’imperium seuls les procurateurs en étaient dépourvu, il ne le recevait que pour une période déterminée.
Certaines provinces impériales n’étaient pas aux mains de sénateurs malgré leur importance mais de chevaliers, il s’agissait de territoires non pacifiés totalement ou de royaume vassaux de Rome. Ces gouverneurs ont eu très souvent des troupes auxiliaires sou leurs ordres, elles étaient placées sous le commandement de tribuns, des chevaliers, qui effectuaient les « milices équestres ».
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-- Asie=province dite sénatoriale proconsulaire Syrie=province impériale à légat de rang consulaire. Egypte=province impériale à gouverneur de rang équestre. Judée=province impériale à gouverneur de rang équestre. Galatie=province impériale à légat de rang prétorien. Bithynie=province impériale à légat de rang prétorien. Cilicie=province impériale à légat de rang prétorien. Lycie=province dite sénatoriale proprétorienne
L’Egypte est un cas à part. C’est un bien propre de l’empereur, qui plus est, c’est un des pays qui fournissait le plus de blé à Rome. La préfecture de l’Egypte était le second palier le plus haut que puisse atteindre un chevalier, le premier étant la préfecture du prétoire. Il est bien connu que les sénateurs ne pouvaient en  franchir les limites sauf autorisation spéciale de l’empereur.
Et beaucoup plus tard, Dioclétien supprima la distinction entre les provinces et créa les diocèses.


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