Panthéon

Panthéon :

L'édifice que nous connaissons maintenant et qui nous a été transmis à travers les âges dans un magnifique état de conservation n'est pas le temple d'origine puisque nous voyons le monument du à la reconstruction d'Hadrien.

Au départ, on a un temple construit par Agrippa (gendre d'Auguste) au Champ de Mars en l'honneur de tous les dieux Lui-même ne s'oublia pas car sa statue ainsi que celle d'Auguste figurait dans le pronaos (sorte de vestibule). Il fut édifié en 27 avant J.C. si l'on en croit l'inscription qui figure sur la frise surmontant son entrée mais Dion Cassius pense qu'il ne fut achevé qu'en 25 après J.C. (LIII, 27). Sa construction devait célébrer la gloire de la gens Julia et plus particulièrement Vénus que cette famille se plaisait à placer parmi ses ancêtres. D'ailleurs, la statue de cette déesse en était un des ornements principaux, elle fut décorée d'une perle venant de Cléopâtre : " Après la capture de cette reine…elle fut sciée en deux…on fit deux pendants d'oreilles pour la Vénus du Panthéon, à Rome " Pline l'Ancien, H.N., IX, 121. La décoration en fut faite par Diogène d'Athènes et Pline apporte cette précision : " C'est également en bronze de Syracuse que sont les chapiteaux des colonnes du Panthéon placés là par M. Agrippa. " Pline l'Ancien, H.N., 13.

Cet édifice du à Agrippa, brûla en 80 après J.C. et fut restauré par Domitien. A nouveau, il fut la proie des flammes sous le règne de Trajan.

La plus importante restauration ou plutôt sa reconstruction complète fut le fait d'Hadrien (Histoire Auguste, Hadrien, 19). Il fit sortir de la terre un nouveau temple, celui que l'on voit aujourd'hui.

" 1 Avril 1828.---Le plus beau reste de l'antiquité romaine, c'est sans doute le Panthéon ; ce temple a si peu souffert qu'il nous apparaît comme aux Romains. En 608, l'empereur Phocas, celui-là même à qui les fouilles de 1813 ont rendu la colonne du forum donna le panthéon au pape Boniface IV, qui en fit une église. Quel dommage qu'en 608 la religion ne se soit pas emparée de tous les temples païens ! Rome antique serait presque debout tout entier. Le Panthéon a ce grand avantage : deux instants suffisent pour être pénétré de sa beauté. On s'arrête devant le portique ; on fait quelques pas, on voit l'église et tout est fini…Je crois n'avoir jamais rencontré d'être sans émotion à la vue du Panthéon. Ce temple célèbre a donc quelque chose qui ne se trouve ni dans les fresques de Michel-Ange, ni dans les statues du Capitole…Pline nous apprend que ce temple avait des cariatides célèbres qui ont péri, ainsi que tous les ouvrages du sculpteur Diogène. La statue de Jupiter Vengeur occupait, sans doute, la place du grand autel vis-à-vis de la porte. On peut supposer que les cariatides s'élevaient vers le centre du temple, à peu près comme celles du temple d'Erechtée à Athènes. Ces cariatides servaient à séparer du reste du temple, ce que nous appèlerions aujourd'hui la chapelle de Jupiter. On dit que ces cariatides furent ainsi nommées parce que ces statues qui soutiennent des fardeaux expriment le châtiment d'une trahison dont les Cariens s'étaient rendus coupables…En 608, lorsque Boniface IV changea ce temple en église, il fit enlever non seulement toutes les idoles, mais probablement aussi les cariatides, dont la forme humaine pouvait rappeler les idoles aux chrétiens fervents…En 713, Grégoire III fit remplacer les tuiles de bronze par des lames de plomb. Grégoire IV, en 830, consacra cette église à tous les saints et ordonna que cette fête serait célébrée le 1er novembre." Stendhal, Promenades dans Rome.

Il fut à nouveau restauré sous Sévère et Caracalla en 202 après J.C., si l'on en croit une inscription trouvée dans l'architrave. Le temple d'Hadrien est une immense rotonde précédée d'un pronaos (vestibule). Le bas est fait d'un mur solide de 6 mètres d'épaisseur, légèrement affaibli par huit espaces vides et par sept grandes niches au dessus desquelles se trouvent des espèces de cavités. Le dallage était fait de plaques de granite, de porphyre et de marbre coloré, quant au plafond, il était à l'origine doré. A son sommet, on trouve une ouverture circulaire de 9 mètres de diamètre qui laisse passer la lumière et la pluie, c'est pourquoi le pavé est légèrement concave ainsi il permet l'écoulement des eaux. La hauteur du sol au plafond est de 43 mètres. Le bâtiment est sans fenêtres mais la lumière qui tombe de la grande ouverture du toit est largement suffisante. Ce plafond est décoré de cinq rangées d'encadrés creux qui permettent de réduire le poids que constitue le dôme dans son ensemble. Chaque encadré était décoré d'une rosette en bronze doré qui a due être volées par la suite car on ne les a retrouvé nulle part. Ce dôme est le plus grand jamais construit, à l'exception de celui de Saint Pierre de Rome et pourtant la différence n'est que d'un mètre. Les portes, en bronze, que l'on peut voir sont d'origine, elles ont été seulement arrangées au XVIème siècle. Et puisque l'on parle d'arrangements, il convient de dire aussi que pour le pronaos sa colonne d'angle fut remplacée par Urbain VIII par une autre en granite rouge et les deux autres le furent par Alexandre VII, à l'origine le portique d'entée reposait sur des colonnes de bronze.

Il fut abandonné lorsque le premier empereur chrétien monta sur le trône, il n'y a aucune mention de ce temple jusqu'à ce que Phocas, un empereur byzantin, le donne au pape Boniface IV. Et c'est grâce à ce pape qu'il nous est parvenu dans cet excellent état de conservation. En effet, en 609 après J.C. ; il le transforma en église (Santa Maria ad Martyres), il fut ainsi le premier temple christianisé. Léon X ajouta une urne de porphyre, venue des thermes d'Agrippa, maintenant elle sert de sarcophage à Clément XII. Martin V et Nicolas V réparèrent le toit. Raphaël, un des personnages les plus illustres de la Renaissance, y a été enterré, ses restes furent découverts en 1833.

Un historien (Emile Braun) du milieu du XIXème siècle a émis l'hypothèse que le Panthéon était en relation avec les thermes construits par Agrippa six ans après et lui aurait servi de caldarium, mais en fait, il laissa planer le doute car il n'était pas certain de ce qu'il avançait.

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