Lutèce d’hier :
Lutèce était une cité qui fut habitée en premier par des Celtes, les  Parisii, puis, après la conquête, par des Gaulois qui se « romanisèrent », les Gallo-Romains. Son entrée dans l’histoire se fit grâce à Jules César qui parle d’elle pour la première fois dans son livre « Commentaires de la guerre des Gaules ». Ayant, au commencement du printemps, convoqué, selon son usage, l'assemblée de la Gaule, les différents peuples s'y rendirent, à l'exception des Sénons, des Carnutes et des Trévires. Regardant cette conduite comme un signal de guerre et de révolte, César ajourna toute autre affaire, et transféra l'assemblée à Lutèce, capitale des Parisii. III, 6.
Son emplacement était stratégique pour lui comme Camille Jullian l’a montré dans son livre « Vercingétorix », la cité était le principal carrefour de la Gaule du Nord et pour cela J. César voulut s’en emparer.


Au début de Juin 52 avant J.C. commence le soulèvement mené par Vercingétorix. César est occupé chez les Arvernes et s’apprête à combattre à Gergovie. Il va détacher un de ses principaux légats, Labienus avec deux légions, pour s’emparer de Lutèce. Ce dernier part de Sens en y prenant deux autres légions, ne laissant que le strict minimum sous la garde de recrues, il se trouve ainsi à la tête de 30.000 hommes. Le récit qu’en fait César est particulièrement flou, n’ayant pas personnellement pris part à l’action. Dans un premier temps, Labienus, va être en mauvaise posture face à Camulogène, le vieux chef de guerre que les Parisii avaient mis à leur tête.Labienus dut se retirer à Melun d’où il repartit et l’affronta avec succès.  Camulogène sera même obligé de bruler Lutèce et les ponts qui y amènent. Mais les Parisii durent connaitre un court moment court moment de liberté car ils envoyèrentune force de 8.000 hommes à Alésia.
De nombreux historiens ont donné des explications différentes de la prise de Lutèce en particulier au Second Empire. Il existe même un commentaire qui vit le jour au Moyen Age que fit écrire Charles V. La plupart de ces annalistes ont dit que la bataille pour la prise de la citéavait eu lieudans la plaine d’Evry et se serait terminée sur les hauteurs de Vitry. D’autres ont parlé de la plaine de Grenelle et de celle d’Issy pour se terminer sur les hauteurs de Vanves et de Chatillon. Mais, en fait, où ? Nul ne le sait.
L’origine du nom Lutèce viendrait du Celte « lucot
etia » qui, au fil du temps, est devenu le nom que l’on connait. Mais, on ignore le sens de ce mot. On dit, aussi, que le nom pourrait venir du latin « lutum = boue ».  Des historiens, expliquent qu’il y a un radical gaulois »lut » = « mauvais » suivi de « …etia ». Diverses autres explications existent ou mieux foisonnent. Le seul  élément que l’on peut en tirer est de dire que personne ne sait rien. Les différentes hypothèses vont être fonction des historiens et de leur notoriété, chacun va affirmer ce qui n’est qu’une possibilité, une hypothèse. Au Bas-Empire, Lutèce qui fut un lieu privilégié pour le futur empereur Julien, s’appellera Civitas Parisiorum, ce n’est que vers 310 après J.C.qu’elle devint Paris. Quant au mot Parisii, peuplade qui vivait dans cette cité, il viendrait d’un mot gaulois, Quarisi, qui voudrait dire  « les habitants du sol ». La victoire remportée par Labienus (à l’ile de la cité ou à Nanterre) va faire que les Romains vont fondés une ville sur la rive gauche de la Seine, en face de cette île de la cité. En fait, ils n’ont fait que développer un village qui existait déjà. Ils durent apporter une architecture de pierres qui se substitua à un assemblage de bois et de pierres sèches non liées entre elles. Le village de l’Ile de la Cité et la petite ville sur la rive gauche de la Seine ne se sont que très peu fréquentés. La ville gallo-romaine a été construite sur le modèle de toutes les villes romaines avec ses monuments (temple, arènes, etc.) et son forum qui se trouvait en face de l’actuel « Panthéon ».

On peut constater, ainsi, que la rue St. Jacques en était l’artère principale, c’était le cardo decumanusou maximus, bien que cela ne soit pas très net, la rue Soufflot jouerait un rôle dans ce schéma.  La ville s’est développée sur les pentes de la montagne Ste Geneviève. Ce n’est qu’a Bas-Empire que la ville s’entoure de remparts pour résister aux invasions germaniques. Cette ville de la rive gauche souffrit de ces grandes invasions tandis que celle de l’Ile de la Cité résista.
Mais en fait, où se trouvait la ville qui affronta le légat de Jules César ? Par hasard, lors des travaux effectués pour établir la future autoroute A86, du coté de Nanterre, on trouva un habitat gaulois dont la construction remonterait au IV siècle avant J.C. Mais nulle trace de bataille à cet emplacement. Où faut-il situer la capitale des Parisii ? « Sincèrement, je n’en sais rien » rapporte Christian Goudineau(historien spécialisé dans l’antiquité, en particulier en histoire gauloise, professeur au Collège de France). Jules César dit, seulement, que la ville était sur une île dans un marais. Nanterre n’est pas sur une île mais au fil des siècles, le cour du fleuve a pu changer. « On ne retrouve presque rien de gaulois à Paris. » Paroles de Christian Goudineau, il poursuit en disant : « dans les années 1860 lors de restructurations dans la capitale, on est allé regarder à chaque trou. Rien à faire, on a quasiment rien trouvé », paroles citées dans le journal Le Monde. Il est possible que la cité se soit trouvée sur une île aujourd’hui disparue.
Voila tout les éléments que l’on peut réunir à notre époque. Même les fouilles effectuées sous la Préfecture de Police n’ont pu affirmés ou infirmés une des deux thèses en présence.  



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