Lupercales
Lupercales :
La fête rappelle le temps où les romains craignaient les loups qui pouvaient agresser leurs troupeaux, pour les éloigner, ils leur offraient des sacrifices de bêtes, de la farine et peut être des victimes humaines. On honorait le dieu Faunus-Lupercus, qui est le pendant romain du dieu Pan. Ce culte du loup était, d'après les historiens, très répandu dans le monde méditerranéen.
La légende raconte aussi qu'un devin dit à Romulus que les Sabines enlevées ne seraint fécondes que si elles ètaient pénétrées par un bouc, le symbole de cet acte fut le fouet en peau de cet animal que les Luperques avaient avec eux.
Le nom viendrait d'une grotte sur le flanc du Palatin où Romulus et Remus auraient été nourris par une louve.
Tout commençait par un sacrifice d'animaux qui se faisait dans la grotte. Le prêtre qui avait officié touchait le front de deux jeunes gens avec son couteau sanglant, il l'essuyait ensuite avec un chiffon de laine trempé dans du lait.
---- > Masque du dieu FaunusLa course des luperques (collège religieux de jeunes hommes)
" Il défendit que personne courût dans les fêtes Lupercales avant l'âge de puberté " Suétone, vie des douze Césars, Octave Auguste XXXI
qui avait lieu après le sacrifice n'avait plus aucune signification pour les gens, tout sens quelconque avait été oublié (voir plus haut, une tentative d'explication qui repose sur une légende).
" La troisième aurore qui se lève après les Ides voit les Luperques courant tout nus, et célébrant la fête du dieu qui porte deux cornes. Muses, dites-nous l'origine de ces solennités et de quelles contrées elles furent transportées dans notre Latium. "
Ovide, fastes II
" Mais pourquoi cet usage de courir, et pourquoi ne courent-ils qu'après avoir dépouillé tout vêtement? "
" C'est que le dieu se plaît à errer d'un pas rapide au sommet des montagnes escarpées, et à jeter l'alarme parmi les bêtes sauvages. Nu lui-même, il veut que ses ministres le soient: les vêtements embarrassent celui qui veut courir. "
" Ajoute, ô ma muse, à ces traditions étrangères, une cause du même usage, puisée dans l'histoire du Latium et que mon coursier vole dans cette carrière où le sol est ferme sous ses pas.
C'était la fête de Faunus, aux pieds de chèvre; une chèvre lui ayant été immolée suivant l'usage, chacun était venu prendre sa part de ce frugal festin. Tandis que les prêtres disposent, pour le repas, les entrailles de la victime, passées dans des broches de saule, Romulus et son frère, avec les jeunes bergers, couraient nus dans la plaine, exposés aux rayons du soleil en ce moment au milieu de sa course. Combattre avec le ceste, lancer au loin, soit le javelot, soit une pierre pesante, tels étaient les jeux où ils faisaient assaut de force et d'adresse. Tout à coup un berger crie du haut de la colline: "Cours sauver tes taureaux, ô Romulus; des voleurs les détournent et te les enlèvent." Le temps manquait pour s'armer; les deux frères s'élancent dans des directions différentes; c'est Rémus qui fait lâcher prise aux voleurs; il revient, il arrache les viandes qui sifflaient encore devant les brasiers, et s'écrie: "Les vainqueurs seuls en mangeront." Ainsi fait-il, les Fabiens l'imitent. Romulus arrive trop tard, et ne trouvant plus que des os dépouillés et des tables dégarnies, il sourit, mais regretta que Rémus et les Fabiens eussent été plus heureux que ses Quintiliens. La trace de cet événement subsiste encore: la course sans vêtements consacre le souvenir de l'avantage obtenu par Rémus. "
Ovide, fastes II
Les Romains, le 15 février, s'assemblait au Palatin, ils étaient purifiés par les luperques nus qui fouettaient les femmes en signe de fécondité, ces coups de fouet étaient considérés comme une purification qui chassait le mal de l'infécondité.
" C'était la fête des Lupercales qui, selon certains écrivains, était anciennement une fête de bergers et qui a même quelques rapports avec les fêtes du Lycée d" Arcadie. Ce jour là, beaucoup de jeunes gens de famille noble et de magistrats courent nus par la ville, armés de lanières de cuir qui ont tout leur poil et ils frappent par manière de jeux et pour rire les personnes qu'ils rencontrent. Nombre de femmes en âge d'être mère vont à dessein au-devant d'eux et tendent la main à leurs coups, comme des enfants à l'école, persuadées que c'est un bon moyen, pour les femmes enceintes d'accoucher heureusement, et, pour les femmes stériles, de concevoir des enfants. " Plutarque, vie de César, 61.
Cette flagellation se faisait avec des lanières découpées dans la peau des animaux qui venaient d'être sacrifiés.
Nul mieux que Plutarque n'a dépeint les différents stades de cette fête, lisons le :
" Les Lupercales, à en juger par leur date, ont tout l'air d'une fête de purification : elles se célèbrent durant les jours néfastes du mois de février, dont le nom peut se traduire par " purification " et ce jour lui-même s'appelait autrefois " Februata "... Nous voyons les Luperques commencer leur course à l'endroit même où l'on dit que Romulus fut exposé. Au reste, le détail des rites n'aide guère à éclaircir son origine : on égorge des chèvres, puis on fait approcher deux jeunes gens de noble maison ; les uns leur touche le front avec leur couteau ensanglanté et d'autres le leur essuient à l'instant même avec de la laine imbibée de lait et les jeunes gens doivent rire après cet essuyage. Sur quoi, ils taillent en lanières les peaux de chèvre et courent à travers la ville tout nu avec une simple ceinture, frappant de leurs courroies tous ceux qu'ils rencontrent... Autre particularité de cette fête, les Luperques y sacrifient aussi un chien. Un certain Boutas a mis en vers élégiaque les origines légendaires des usages romains et il dit que Romulus et Remus après leur victoire sur Amulius coururent, dans leur joie, à l'endroit où, bébés, la louve leur avait donné la mamelle, que cette fête reproduit leur course. Il ajoute que l'épée ensanglantée dont on touche leur front symbolise le carnage et les périls d'alors et que l'ablution du lait est un souvenir de la manière dont ils furent nourris. " Plutarque, vie de Romulus, XXI
Violence et sexualité se retrouvent dans cette fête.
Le pape Gélase fit tout pour l'abolir, il obtint gain de cause en 495, trouvant cette fête trop païenne, il lui substitua la St Valentin qui avait lieu un jour plus tôt.