Lapis niger

Lapis Niger :
C’est le site le plus mystérieux du Forum. En 1899, M.Boni, lors d'une campagne de fouilles archéologiques, mis à jour, à la limite du Comitium,  à une profondeur de 1,50 mètre un dallage, fait de 6 dalles, de marbre noir de Grèce de forme rectangulaire (3,75 mètre sur 3,45)  qui doit être de l'époque de Diocletien ou plutôt de Maxence qui est connu pour avoir remis au goût du jour le souvenir de Romulus.

FESTUS : NIGER LAPIS . La pierre noire marque dans la place des Comices un lieu funeste, comme disent d'autres, destiné à la mort de Romulus ; mais il n'arriva pas qu'il y fut enseveli ; mais Faustulus, son père nourricier, y fut, dit-on, enseveli, ainsi que Quinctilius, aïeul de..., qui soutenait le parti de Romulus, et dont la famille a été appelée, de son nom, Quinctilia.

Dessous, quelques mois plus tard, il trouva des ruines beaucoup plus anciennes : un cône tronqué posé sur un piédestal, deux pierres plates de forme rectangulaire et une espèce de petite pyramide gravée d'une écriture archaïque, le plus vieux texte latin connu. C’est une formule de protection qui semble déclarer la sainteté du lieu : quod hon … / … sakros es / ed sord …
… a has / recei : i … / …euam / quos : regei…
…m : kalato / rem : ha … / … od : iouxment / a : kapia : dotau …
…m : i:te :r… / …m : quoi : ha / uelod : nequ … / …od : iouestod
…lou i(?) quiod …

état (aucune ligne n’est complète), il est très grand et occupe tout l'espace disponible. Il semblerait, en fait, que son début soit une malédiction prononcée contre quiconque violerait ( ?), souillerait ( ?) cet endroit, le reste pourrait faire référence à un rite. (1)
Les archéologues s’accordent pour penser, à cause de la première couche de terre trouvée sous les fondations, qu’il remonterait à la période royale, vers 580 avant J. C. Et ils constatent une chose qui remet en question la théorie d'une tombe, donc de ce qui va suivre: leurs fouilles n'en fait apparaitre aucune ni de restes de bûchers funéraires.
Selon certains écrivains de l'époque qui se contredisent entre eux, en particulier Denis d'Halicarnasse, Plutarque et Festus, il pourrait s'agir de la tombe de Romulus, flanquée de deux lions, les Etrusques érigeaient ce genre de statue pour marquer l’endroit où se trouvait une tombe, selon d'autres, on pourrait y voir le lieu de sépulcre de Faustulus, son père nourricier ou d'Hostilius, père du roi Tullus Hostilius (ou son grand père) qui fut incinéré là, une stèle y aurait été déposé pour vanter ses mérites mais chez Denys d'Halicarnasse qui raconte cet épisode, il n'est fait nul mention de statue de lion ; bien qu’on n’est retrouvé aucune trace de tombe. En tout état de cause, sa présence témoigne que là il y avait un lieu sacré et même un lieu néfaste (aux dires des historiens modernes) depuis les temps les plus reculés. Il n’en demeure pas moins que la fonction de tombe est la plus souvent évoquée du fait de la présence des deux bases de statues de lion.
Si on en croit Mommsen, dans un article publié en 1903 dans « Hermes » de Berlin, tous les mots sont inconnus sauf « regei » qui prouverait que le monument parle de l’époque royale et que l’Etat romain reposerait sur la base du gouvernement royal. On pourrait aussi dater cette inscription des premières années de la République en faisant allusion, pour ce mot, de l’appellation de rex sacrorum célébrant une cérémonie nommée regifugium, c’est une autre explication avancée.

Il n'en reste pas moins que les Romains ont toujours vénéré cet endroit sans savoir pourquoi, la mémoire de la chose s'étant perdu au fil des ans. Toujours est-il que la plus extrême confusion règne pour expliquer l'origine de cet endroit.

1 Interprétation de Pierre Grimal

Déchiffrement de l'inscription

Lapis niger

Latin classique

Interprétation


quoi hoi...
...sakros es
ed sorm (ou sord) ...
     
... ia . ias
regei ic... (ou lo...)
...evam
quos ri... (ou re...)
     
...m kalato-
rem hai...
...o iod iouxmen-
ta kapia dotav...

m ite ria... (ou rit...)
...m quoi ha-
velod nequ...
...odiovestod...
   
(...loivquiod)...
       


QUI HVNC [locum violaverit]
SACER SIT
   
     
...
REGI
...
...
     
CALATOREM
...
IVMENTA
CAPIAT
   
     
     
   
IVSTO


Qui violera ce lieu
sera maudit
     
     
...
au roi
...
...

le héraut
...
prenne
le bétail
   
     
     
   
juste

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