Habillement du Légionnaire :

CALIGULA :
A part d’avoir été un empereur romain, c’était une chaussure massive qui enveloppait le pied du légionnaire. Mais pourquoi cet empereur reçut-il ce surnom ? Car il était le fils de Germanicus, célèbre général romain, et il grandit dans les camps de Germanie où il était vêtu comme un petit soldat.
---- Image provenant de : http://www.archeow.fr/2015/10/10/d%C3%A9couverte-d-une-empreinte-laiss%C3%A9e-il-y-a-2000-ans-par-un-l%C3%A9gionnaire-romain-en-isra%C3%ABl
Les légionnaires lui donnèrent ce nom car il était habituellement chaussé de ces lourdes bottines (environ 1,3 kg. à chaque pied).
« Il dut le surnom de Caligula à une plaisanterie militaire: il lui vint de la chaussure qu'il portait dans le camp où il fut élevé » Suétone, Caligula, 9.
Cette espèce de botte n’équipait pas les officiers supérieurs. Son utilisation allait jusqu’au grade de centurion. D’ailleurs les simples soldats étaient désignés par le terme « caligati »
--- Définition du « Gaffiot ».
Ils étaient très fiers du bruit du bruit que ces sandales cloutées produisaient, elles avaient une semelle épaisse d’à peu près 2 cm. parsemée de clous ce qui les rendait très stables sur le sol sauf si celui-ci était gelé alors la glissade était proche. Ils percevaient une certaine somme d’argent pour remplacer celles qui étaient usés ou perdus. Ils avaient droit aussi à 3 paires neuves par an ce qui montre que le légionnaire marchait beaucoup et que l’on prenait grand soin de ses pieds.
On les connait très bien grâce à de nombreuses trouvailles faites dans des tombes de légionnaires. Cette chaussure était composée de bandes de cuir qui étaient cousues à partir de la semelle, elles formaient un réseau qui soutenait fortement la cheville et laissait le bout des doigts de pieds à découverts d’où la présence de chaussettes pour ceux qui stationnaient dans les pays froids. Ces bandes de cuir étaient enduites d’huile de pied de bœuf pour éviter la désagrégation.
Une chaussure de ce type mais beaucoup plus légère existait pour les éclaireurs (speculatores).
Un édit de Dioclétien vient jeter le trouble dans ce qui a été écrit ; on y parle de caligae  equestres, on ne sait pas s’il s’agit de souliers réservés à l’ordre équestre ou de chaussures de cavaliers de la légion.  Mais qu’importe ce point de détail ! La légion continuait de marcher.

PALUDAMENTUM :
Selon Varron et Festus, le mot signifierait à l’origine tout ce qui est signe de distinction.
« Paluda (vêtue pour la guerre), de paludamenta (insignes et ornements militaires). De la paludatus (équipé pour la guerre), en parlant du général qui part pour la guerre, après que les licteurs l’ont revêtu des insignes du commandement, et que la trompette a donné le signal. Paludamentum a pour racine palam, parce que ceux qui portent ces insignes se trouvent mis en vue (fiunt palam) et attirent les regards »Varron, De la langue latine, VII, 37.
Par la suite, le terme a désigné le manteau ou la cape d’un généralcomme il est expliqué ci-dessus.
----Jules César
Il est aussi l’insigne d’un magistrat romain qui a reçu l’imperium.
C’était un manteau qui tombait au milieu des mollets et même quelques fois, il allait jusqu’à terre. Il laissait libre le bras droit, pour se servir du gauche, on enroulait le manteau sur ce bras gauche (voir ci-dessous la statue d’Auguste dite de la «Prima  Porta »).
---- Auguste  (Prima Porta)
Il flottait sur les épaules et était fixé par une fibule (agrafe). Sa couleur était généralement pourpre. Quelques fois autres. Crassus à la veille de la funeste bataille de Carrhes,  qui vit sa mort, en portait un de couleur sombre :
« Crassus, dont la perte doit être comptée parmi les plus grands malheurs de l'empire romain, ne saurait être ici passé sous silence. Une foule de présages très manifestes, avant-coureurs d'un si grand désastre, étaient venus frapper son esprit de leurs avertissements. Il allait quitter Carrès avec son armée pour marcher contre les Parthes, lorsqu'il reçut un manteau de couleur sombre au lieu du manteau blanc ou couleur de pourpre que l'on donnait ordinairement aux généraux à leur départ pour une bataille. » Valère Maxime, I, 6, 11.
Quand un général était nommé, il montait au Capitole pour prendre le paludamentum ; son expédition terminée, il devait le déposer pour rentrer dans Rome. Vitellius choqua les Romains en entrant dans la Ville avec cet habit de guerre :
« Enfin Vitellius entra dans Rome au son des trompettes, en habit guerrier, ceint de son épée, au milieu des aigles et des enseignes. Sa suite était vêtue de casaques militaires, et ses soldats avaient les armes à la main…foulant de plus en plus aux pieds les lois divines et humaines, il prit possession du souverain pontificat… » Suétone, Vitellius, 11.
Il fut introduit à Rome par Tarquin l’Ancien.

ABOLLA :
C’est un manteau court en laine qui, selon un passage de Varron, avait eu la faveur des militaires. On en a, particulièrement, une bonne représentation sur l’arc de triomphe de Septime Sévère. Il a souvent figuré sur de nombreux bas-reliefs mettant en scène des militaires mais il est très difficile de le distinguer d’un sagum
---- Image provenant du site de LACUS CURTIUS http://penelope.uchicago.edu/Thayer/E/Roman/home.html

C’est donc un manteau qui était attaché au niveau du cou par une broche (fibula). On pouvait facilement le rejeter en arrière et ainsi se servir de ses deux bras. Comme la laine dont il était fait, était considérée comme une marque de pauvreté, on en fit en lin et en soie.

SAGUM :
C’est aussi  un manteau dont la forme s’approchait de très près de l’abolla. Il est difficile, sur un bas-relief, de les différencier, il est peut-être un peu plus long et un peu plus ample, il s’arrêtait aux genoux. Il était porté par les légionnaires et les officiers subalternes. Comme l’abolla, il était épais et fabriqué en laine. Il s’opposait à la toge qui était un vêtement que l’on portait en temps de paix, les civils impliqués dans une guerre la quittaient pour se vêtir du sagum.
Ce manteau était porté par les gens qui composaient les nations du Nord de l’Europe. Il est mentionné par Tacite :
« Ils ont tous pour vêtement un sayon qu'ils attachent avec une agrafe, ou, à défaut d'agrafe, avec une épine. » Tacite, La Germanie, 17.
Il est  d’origine gauloise. Par temps de pluie, on portait le paenula qui remplaçait le sagum.

CEINTURE = CINGULA :
Tout le monde sait ce qu’est un ceinturon. Pour le soldat romain, plusieurs symboliques y étaient attachées.
Prendre la ceinture était synonyme de devenir soldat car il ne devait jamais la quitter même pendant les corvées, l’enlever, la perdre (dissingi) était le sceau de la dégradation, pour un vaincu, c’était la marque qu’il était prisonnier et bientôt  esclave.

C’était donc un élément très important de l’habillage du soldat, elle était très décorée, elle pouvait aussi lui servir de porte-monnaie pour y garder son argent, elle s’attachait du coté droit.
Au II° siècle, telle qu’on peut la voir représentés sur la colonne Trajane, elle ressemble à un tablier garni de plaques de métal et de boutons de fer qui se terminent par des bandes d’acier. Des stèles rhénanes contemporaines d’Auguste montrent un ceinturon à 6 ou 8 longues lanières, la ceinture par elle-même pouvait être double ; au temps de la République, elle était plus mince et sans aucune fioriture comme sous l’Empire, elle faisait blouser la cotte de maille (12 kg) au niveau de la taille de façon à servir de support pour le guerrier de la fin de la République.  Elle était indépendante du baudrier qui soutenait le glaive, elle supportait seulement un poignard (pugno).  

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