Décimation :

---- Tiré de
La « decimatio » était la sélection pour un châtiment, par tirage au sort,  de chaque dixième homme lorsqu’un certain nombre de soldats d’une unité de l’armée romaine s’était rendu coupable d’une faute.
Les autres soldats que le sort avait épargné avaient de l’orge au lieu de blé pour se nourrir/
« Le tribun assemble la légion ; il se fait présenter les coupables, et, après une sévère réprimande, il les fait tirer au sort, et en sépare cinq, huit, vingt, plus ou moins, selon le nombre de ceux qui, par crainte, ont commis quelque lâcheté ; chaque dixième d'entre eux est destiné au supplice, et ceux sur qui le sort tombe sont bâtonnés sans rémission. Le reste est condamné à ne recevoir que de l'orge au lieu de blé, et à camper hors du retranchement, au risque d'être attaqués par les ennemis. Or, comme le danger et la crainte de mourir sont égales pour tous, à cause de l'incertitude du sort, et que la peine honteuse de ne vivre que d'orge s'étend également à tous ces lâches, on trouve dans cette discipline et un préservatif contre les fautes à venir, et un remède pour les fautes passées. » Polybe, VI, 38.
Il ne semble pas que cette punition ait été souvent appliquée durant les premiers temps de la République ; mais elle est souvent mentionnée durant la Guerre Civile. Elle a été remise au goût du jour par Crassus après avoir été oubliée :
« Crassus, après avoir traité durement Mummius, donna d'autres armes aux soldats et leur fit prendre l'engagement de les garder plus fidèlement que les premières. Prenant ensuite les cinq cents d'entre eux, qui, se trouvant à la tête des bataillons, avaient donné l'exempte de la fuite, il les partagea en cinquante dizaines, les fit tirer au sort, et punit du dernier supplice celui de chaque dizaine sur qui le sort était tombé. Il remit ainsi en vigueur une punition anciennement usitée chez les Romains et interrompue depuis longtemps. L'ignominie attachée à ce genre de mort, qui s'exécute en présence de toute l'armée, rend cette punition plus sévère et plus terrible pour les autres. Crassus, après avoir châtié ses soldats, les mena contre l'ennemi  (Spartacus)» Plutarque, 10.
Parfois, seul le vingtième homme était puni ou même le centième.

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