Comices Curiates
Comices Curiates: (comitia curiata)
L'origine en remonterait à Romulus qui divisa le peuple en trente curies.
" Une paix si heureuse, succédant tout à coup à une guerre si déplorable, rendit les Sabines plus chères à leurs maris, à leurs pères, et surtout à Romulus. Aussi, lorsqu'il partagea le peuple en trente curies, il les désigna par le nom de ces femmes. Leur nombre surpassait sans doute le nombre des curies; mais la tradition ne nous a point appris si leur âge, leur rang, celui de leurs maris, ou le sort enfin décidèrent de l'application de ces noms. (8) À la même époque, on créa trois centuries de cavaliers, appelées, la première, Ramnenses, de Romulus; la seconde, Titienses, de Titus Tatius. On ignore l'étymologie de Lucères, nom de la troisième. " Tite Live, I, 13.
Lorsque cette assemblée se réunissait pour évoquer des problèmes religieux, elle prenait le nom de comitia calata (du verbe calo=convoquer, assembler, appeler, proclamer), elle écoutait seulement, la séance ne débouchait sur aucun vote (Aulu-Gelle, 15, 27, 1). Au début de la République, cette assemblée religieuse était présidée par le pontifex maximus.
Sous la royauté, les comices curiates étaient constitués des principaux chefs de famille (gentes) et devaient conseiller le roi, c'est pourquoi ils se réunissaient devant sa demeure. C'est cette assemblée, sur proposition du Sénat, qui élisait un nouveau souverain, la royauté étant élective. A cette époque ancienne, elle était la seule à exister. Elle ne votait pas mais approuvait par ses acclamations ce qui lui était proposé.
Au temps de la République, pour une question religieuse, elle se tint dans le pomerium ; chaque curie avait son propre culte célébré par un prêtre : le curion. Très vite, ils ne vont plus avoir qu'une valeur rituelle, ses participants vont être remplacés par trente licteurs, chacun d'entre eux va en représenter une (dès Romulus, le peuple romain fut divisé en trente curies), à la fin de la République, un citoyen ne savait plus à laquelle il appartenait.
" Aujourd'hui, le chef des Curions annonce, avec les paroles consacrées, quel jour on devra célébrer la fête dite des Fornacalia, que ne ramène pas, chaque année, une époque invariable. De tous côtés sont suspendues, dans le Forum, des tablettes où chaque citoyen reconnaît le signe auquel sa curie se rallie pour le sacrifice; mais les sots, qui ne sauraient y lire, ignorant ainsi à quelle curie ils appartiennent, laissent passer la véritable fête, et ne la célèbrent qu'en ce jour, dernier délai qui leur est accordé. " Ovide, fastes, II, 531.
Quelles étaient leurs fonctions ? Tout d'abord en vertu de la loi lex de imperio (souvenir de la royauté), ils devaient investir tous les magistrats supérieurs élus (formalité, sans doute, mais essentielle). Ils s'occupaient des affaires touchant à la famille comme les testaments de personne ne laissant pas d'héritiers directs et surtout de l'adoption (adrogatio).
" L'acte par lequel des étrangers sont introduits dans une famille pour y jouir des droits d'enfants et d'héritiers se passe devant le préteur ou devant le peuple, dans le premier cas, c'est l'adoption, dans le second, c'est l'adrogation…Toutefois les adrogations ne se font pas à la légère et sans précaution. Les comices s'assemblent d'après une décision des pontifes ; on examine si réellement celui qui veut adroger n'est plus d'âge à donner le jour à des enfants et s'il n'a pas plutôt en vue d'acquérir, par des moyens illicites, les biens de celui qu'il prend pour fils. Enfin, on exige de lui le serment usité en pareil cas suivant la formule prescrite par le grand pontife Q. Mucius. Celui qui veut entrer dans une famille par adrogation doit avoir atteint l'âge de puberté. On a donné à cet acte le nom d'adrogation à cause de la requête, adrogatio, qu'il faut d'abord adresser au peuple.
En voici les termes :
Qu'il vous plaise, Romains, d'ordonner que Lucius Valerius devienne le fils de Lucius Titius, qu'il est les mêmes droits que si il était né dans la famille de ce dernier, que son nouveau père ait sur lui le droit de vie ou de mort comme tout père l'a sur son fils. Je vous prie, Romain, qu'il soit comme j'ai dit. " Aulu-Gelle, V, 19, 9.
C'est devant eux ou ce qu'il en restait que César demanda le passage de Clodius dans la classe des plébéiens.
Une longue controverse a opposé les historiens pour connaître la composition de cette assemblée. Niebuhr ainsi que L. Homo pensaient que seuls les patriciens y étaient admis, Mommsen a hésité, maintenant, dans les pas de W. Soltau et de J.C. Richard, on est certain que patriciens et plébéiens étaient mélangés.
sommaire