Ala , Alares, Alarii  :

----> Tiré de… 

Ces mots, comme tous les autres termes qui avaient une signification militaire, eurent un sens différent suivant les époques où ils furent employés.

Ala qui a pour première signification « aile » fut utilisé dès les temps les plus reculés pour désigner les flancs d'une armée mais au cours des âges, elle prit un sens plus restrictif.

1- Quand l'armée était composée exclusivement de citoyens romains, dans le déploiement en vue de la bataille, l'infanterie, sur ses cotés, était protégée, à droite comme à gauche par de la cavalerie et de là Ala désigna ces cavaliers qui combattaient avec elle. Aulu Gelle, en XVI, 4 de ses « nuits attiques » a cité Cincius et son livre, le « de re militari » qui, bien qu'écrit en 200 avant J.C., parle de cette explication :

« On trouve également dans le sixième livre : On a nommé ailes les corps de cavalerie de l'armée, parce qu'ils étaient placés à la droite et à la gauche des légions, comme les ailes sont placées aux deux côtés des oiseaux. » 

2- A une date plus tardive, lorsque les armées romaines furent composées de citoyens d'une part et d'autre part de Socii (alliés) Latins ou Italiens, il devint habituel de placer les troupes romaines au centre de la ligne de bataille et les Socii aux ailes. Les termes Ala et Alarii indiquaient le contingent fourni par les alliés, aussi bien les fantassins que les cavaliers, on les appela dextra ala et sinistra ala  :

« La troisième légion remplaça la première, l'escadron gauche l'escadron droit »  Tite Live, XXVII, 2.

On trouve l'expression cum cohortibus alariis chez Tite Live (X, 43) et D. Brutum Scaevam legatum cum legione prima et decem cohortibus alariis equitatuque ire . . . jussit. Idem, X, 43.

3- Quand l'ensemble des habitants de l'Italie purent bénéficier de la citoyenneté romaine, les termes de Alarii ou de cohortes alariae désignèrent les troupes étrangères qui servaient à coté de la légion. On peut voir ces mots nettement distincts de celui de legionarii dans « la guerre des Gaules » de César (I, 51) et en I, 73, cohortes alariae et legionariae  ; quant à Cicéron, il parle de Alarii Transpadani dans sa correspondance « ad familiares » (II, 17).

4- Sous l'Empire, le terme ala était utilisé pour désigner des régiments de cavalerie levés dans les provinces de l'Empire. A de très rares exceptions près, c'était des troupes à part de la légion et de la cavalerie légionnaire. C'est à ces forces que Tacite fait référence lorsqu'il fait mention des Alarii Panonii robur equitatus (Ann.XV, 10). «  Des Pannoniens qui faisaient la force de sa cavalerie… »

D'autres détails sont donnés à l'article Exercitus .

Ce que dit cet article sur le mot alae .

12- Alae vient de l'époque où la cavalerie formait un corps à part ; Alae variait en nombre suivant les circonstances.

Hyginus (1) prévoit 4 places dans son camp pour les Allae Millianae et 5 pour les Alae Quingenariae .

L' Ala Milliaria était divisé en 24 turmae , chacune, selon les hypothèses de Schelius, se composant de 40 hommes sauf la première qui en avait 80. Le commandement de l'ensemble des turmes était dévolu au Praefectus Alae , les autres officiers qui étaient sous ses ordres étaient : 24 decuriones , 24 duplicari et 24 sesquiplarii ce qui fait une de ces sortes de bas officiers par « turmes ».

L' Ala Quingenaria était divisé, elle, en 16 turmae , avec pour chacune d'elle, à sa tête un décurio , un duplicarius et un sesquiplarius  ; on peut supposer que chaque turma avait un effectif de 30 hommes sauf la première qui pouvait en avoir 50.

Chaque décurio avait 3 chevaux, chaque duplicarius comme chaque sesquiplarius en possédait deux, ce qui faisait un total de 1090 chevaux pour l' ala milliaria et 504 pour l' ala quingenaria en faisant exception de ceux dévolus au Praefecti

Les alae étaient levées dans les provinces de l'Empire et les hommes qui les composaient étaient des citoyens ou tout au moins des sujets de Rome. En plus chaque armée avait son propre contingent de cavaliers entièrement composé de barbares dont la tâche principale était de protéger les pionniers qui opéraient en avant des troupes. Quand Tacite parle de Alares , il désigne une cavalerie différente des Panonii veredarii d'Hyginus (1) qui ressemblait probablement plus à nos modernes cosaques. 

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1- Hyginus Gromaticus à qui est attribué un ouvrage sur les camps de la légion au III ème siècle après J.C. ainsi que les relevés de terrain.

La note ainsi que les extraits des auteurs du temps sont du rédacteur du site.

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