Troisième Guerre Punique ou Prise de Carthage :
Certains historiens, de notre époque, ne parlent pas d’une 3ème guerre punique mais du siège de Carthage.
A l’image de Caton le Censeur qui avait fait partie d’une ambassade envoyée dans la ville punique où il avait pu voir sa prospérité  d’où sa volonté farouche de l’anéantir, les Romains désiraient la disparition totale de la ville concurrente et de qui était son territoire. Nul partage ne pouvait être tolérer par Rome pour son désir de puissance sur les peuples méditerranéens.

Mais encore fallait-il trouver un prétexte pour entrer en guerre ! Celui-ci leur fut donné par Massinissa, roi des  Numides. Les Carthaginois subissaient des exactions nombreuses de sa part. Le vieux roi, profitant de leur faiblesse s’accaparait leur territoire et les villes et villages dépendant d’eux, de plus les Numides étaient des alliés des Romains. Cette perpétuelle tension mit au pouvoir deux hommes des « patriotes » Hasdrubal et Carthalo qui, à cause de leurs idées, seront par la suite, condamnés à mort, sentence qui ne sera jamais exécutée. Ils vont amener les Carthaginois à faire la guerre aux Numides, mais cet acte était contraire au traité de paix signé avec les Romains qui mettait fin à la seconde guerre punique. En effet, Carthage ne pouvait déclarer une guerre sans l’assentiment de Rome, surtout à un allié. La ville punique envoya à Roma une ambassade de trente personnes avec mission d’obtenir la paix à tout prix, chose qui n’était pas impossible car une partie de l’aristocratie avec Scipion Nasica (neveu de Scipion l’Africain) à sa tête était partisane d’une certaine tolérance vis-à-vis de Carthage. Entretemps, les Romains s’étaient emparés d’Utique, ville qui allait servir  de base aux deux consuls (Manilius et Censorinus) de l’année 149 avant J.C. qui y débarquèrent avec 80.000 hommes, accompagnés de 50 navires. A son image de nombreuses villes impressionnées par la puissance des Romains passent dans leur camp. Leurs exigences, pour obtenir la paix, sont énormes : ils se font remettre les armes de leurs adversaires, ils désignent 300 otages et décident que Carthage sera abandonnée et reconstruite 10 miles plus loin, à l’intérieur des terres, Face à cette dernière demande irréaliste, la ville se soulève  et fabrique de nouvelles armes. Les deux consuls doivent assiéger la ville, Manilius est à la tête de l’armée de terre tandis que Lucius Censorinus commande à la marine. Ils se sont enfermés dans des camps solidement fortifiés pour éviter les hommes d’Hasdrubal qui battent la campagne à l'extérieur, ils sont à peu près 70.000. Mais cela ne les empêchât pas de tenter 3 assauts mais en vain.
L’armée romaine avait en son sein un tribun militaire qui avait un grand renom, Scipion Emilien, un des deux fils de Paul Emile qui fut adopté par un aristocrate sans descendance, un Scipion, le fils de Scipion l’Africain ainsi la lignée se continuait. C’était une chose courante chez les Romains, on adoptait pour qu’un nom ne s’éteigne pas.
 
Après être allé à Rome pour y briguer une magistrature, l’édilité, il  fut plébiscité et élu consul bien qu’il n’ait pas l’âge légal, il n’avait que 38 ans. Il fut à la tête de l’armée d’Afrique et à ce titre revint exercer le commandement suprême devant Carthage au printemps 147 avant J.C. et à l’hiver de cette même année, les Romains vont réussir  à prendre pied et à s’installer dans l’avant port. La ville était défendue par 3 obstacles qu’ils fallaient conquérir un à un : un fossé, une palissade et un mur très haut flanqué de tours. Au sud, il n’y avait qu’un mur mais épais de 9 mètres. Carthage avait le désavantage de ne pas pouvoir payer les mercenaires qu’elle employait, les Carthaginois ne pouvaient opposer aux Romains que des Carthaginois. Avant cela Scipion Emilien dut restaurer la discipline qui s’était relâchée suite à l’inaction de l’année précédente.  Puis, il va s’occuper de l’encerclement total, sans faille de la ville. Carthage va être coupé de l’extérieur. Pour cela, il fit édifier son camp sur l’isthme qui la relie à la terre ferme. Il édifia une digue pour contrôler l’entrée du port, la ville était parfaitement encerclée. La famine ne tarda pas à  apparaitre.
Petite parenthèse pour dire qu’Hasdrubal le Boétharque (grade militaire), celui qui était chargé de commander aux combattants carthaginois, fit exécuter les prisonniers romains après les avoir longuement torturés au sommet du rempart de façon à ce que l’armée assaillante pu les voir agoniser.
Au printemps 146 avant J.C., malgré une défense vigoureuse, Carthage ne peut faire face à un nouvel assaut. Les Romains prirent le port et delà occupèrent le rempart. Ils durent la conquérir maison par maison, ils massacraient tout sur leur passage, vieillards, femmes et enfants.et cela dura 6 jours ou 10 suivant les historiens.

Auparavant Scipion Emilien avait procédé à une cérémonie religieuse (evocatio) pour faire venir les dieux de Carthage dans son camp et ainsi priver la ville de leur protection.
Contre la promesse d’avoir la vie sauve, les survivants du massacre se rendirent, 50.000 personnes vont ainsi partir en esclavage. Seuls, 11.000 vont encore résister, avec Hasdrubal le Béotharque ils vont se réfugier dans la citadelle, plus exactement dans le temple d’Eshmoun qui se situe en son sommet. Puis le chef carthaginois fit sa soumission aux Romains et finit, dit-on, libre en Italie. Sa femme, devant cette lâcheté, égorgea ses enfants et se jeta dans les flammes devant les yeux de son mari. Mais n’est-ce pas là une légende voulue par les Romains pour faire détester encore plus les Puniques ?

On a souvent dit que le sol de la ville détruite fut salé mais en fait, une cérémonie religieuse le dédia à Jupiter et aux divinités chthoniennes (divinités du monde souterrain)
La culture punique survit longuement après la chute de Carthage, notamment en pays numide, la langue, sous une forme altérée, continua d’exister, encore à son époque St. Augustin en témoigna.

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